Total Petrochemicals - Carling (Moselle) : La direction est responsable du drame du 15 juillet 200930/12/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2010/01/une2161.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Total Petrochemicals - Carling (Moselle) : La direction est responsable du drame du 15 juillet 2009

Juste après l'explosion qui a coûté la vie à deux jeunes ouvriers de l'usine Total de Carling et en a blessé six autres, le 15 juillet dernier, la direction expliquait que les violents orages du 14 juillet étaient le point de départ du drame : pour éviter un accident, le vapocraqueur de la plateforme chimique avait été arrêté le 14 juillet et c'est lors du redémarrage, bien laborieux, que l'explosion avait eu lieu. Une accumulation de gaz l'avait provoquée.

Pourquoi ? Comment ? Il a fallu cinq mois pour que le rapport interne du CHS-CT mette en cause l'inactivation d'une sécurité de détection de flamme sur le surchauffeur du vapocraqueur.

Comme elle n'était pas fiable lors de l'installation de l'équipement, cette sécurité avait été tout simplement shuntée ! Oh bien sûr, cela ne datait pas d'hier, cela faisait des années qu'elle était désactivée tout à fait consciemment. En contrepartie, les travailleurs devaient surveiller la flamme du surchauffeur en s'approchant au plus près de l'équipement, donc en se mettant davantage en danger... jusqu'à l'explosion mortelle de juillet 2009.

Total possédait deux vapocraqueurs à Carling. Pour des raisons strictement financières, le plus récent a été fermé en mai 2009. Il disposait, lui, d'un système d'allumage à distance qui aurait rendu impossible un tel drame.

Les violents orages du 14 juillet 2009 ne sont donc pour rien dans la mort de deux jeunes ouvriers. Tout incrimine la responsabilité de la direction de Total qui a multiplié les plans de restructuration faisant partir les plus expérimentés et entrainant une valse des équipes. Sans parler de la généralisation de la précarité et de la sous-traitance. Comble du cynisme, la direction de Carling refuse toujours d'embaucher les deux intérimaires blessés lors de l'explosion du 15 juillet !

Pour l'instant, la direction refuse de commenter le rapport du CHS, attendant qu'il se réunisse en janvier. « Le silence est d'or »... un dicton qui s'applique fort bien à Total, champion de France des bénéfices, et du silence, comme on l'a vu lors du procès AZF suite à la catastrophe de Toulouse et comme les riverains de Carling le vérifient à chaque occasion lors des incidents nombreux qui émaillent la vie de la plateforme chimique.

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