Taxe carbone : Retoquée aujourd'hui, resservie demain...30/12/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2010/01/une2161.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Taxe carbone : Retoquée aujourd'hui, resservie demain...

Le Conseil constitutionnel vient de rejeter la taxe carbone qui devait entrer en vigueur le 1er janvier, car elle serait « contraire à l'égalité devant l'impôt et à l'objectif de lutte contre le réchauffement climatique ».

Il faut dire que le gouvernement avait vraiment fait très fort en prétendant mettre en place une fiscalité écologique, alors qu'il exonérait de la taxe 93 % des émissions de CO2 d'origine industrielle. Les 1 000 entreprises les plus polluantes, y compris les raffineries de Total, n'avaient rien à payer sous prétexte qu'elles bénéficient de quota de « droits à polluer »... gratuits !

Les agriculteurs, les pêcheurs, les transporteurs étaient largement exemptés, y compris les routiers ou les compagnies aériennes !

En fait la taxe pénalisait quasi exclusivement les particuliers : les travailleurs obligés, faute de transports en commun, de prendre leur voiture pour aller chaque jour au travail, parfois bien loin de leur domicile ; les personnes chauffées au gaz ou au fioul et qui ne peuvent pas changer leur mode de chauffage, et celles qui n'ont pas les moyens de faire isoler convenablement leur logement. Tous auraient dépensé en taxes, sur les carburants, le gaz et le fioul, bien plus que le remboursement forfaitaire de l'État et donc, pour une grande partie de la population laborieuse, la taxe carbone n'aurait pas été « neutre », comme on se plaisait à nous le rabâcher.

Sarkozy a fait d'autant plus de cinéma autour de sa taxe carbone qu'il savait bien que l'effet de la taxe serait nul sur le réchauffement climatique, mais qu'il voulait se donner l'air « écolo », sans toucher pour autant aux intérêts des gros pollueurs et en faisant payer les travailleurs à leur place.

Le gouvernement va, paraît-il, refaire sa copie en janvier. Mais il est sûr que c'est encore d'abord dans la poche des travailleurs que le gouvernement prendra le prix des couches de peinture verte dont il veut s'enduire, pour des raisons purement électorales.

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