Les Bourses plastronnent... jusqu'à quand ?30/12/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2010/01/une2161.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Les Bourses plastronnent... jusqu'à quand ?

En cette fin d'année, comme à l'habitude, les Bourses des principaux pays font leur bilan. Et partout elles pavoisent. Elles se flattent d'avoir des résultats en forte hausse cette année.

La Bourse de Paris fait bien entendu partie du lot. Les valeurs des sociétés du CAC40, c'est-à-dire des 40 principales sociétés cotées en Bourse, ont amplement remonté la pente. Et en tête du palmarès on trouve des banques comme BNP Paribas, qui a vu la valeur de son action augmenter de plus de 55 % en un an, la Société Générale, de plus de 42 %, mais aussi des constructeurs automobiles comme Peugeot et Renault, qui ont dépassé chacun les 93 % de hausse annuelle. Ce n'est pas une surprise puisque la banque et l'automobile ont été les secteurs les plus soutenus par le gouvernement pour affronter la crise. Ces aides qui se sont chiffrées à plusieurs milliards ont été d'une éclatante efficacité, comme le montrent ces chiffres.

Certes ces chiffres reflètent les mouvements spéculatifs qui se réalisent en Bourse, mais ils sont en même temps un reflet des profits réalisés par les sociétés du CAC40, donc des dividendes que les actionnaires de ces sociétés vont se partager.

Pour eux, la crise ne s'est traduite que par quelques inquiétudes vite calmées par les milliards déboursés par l'État. Et la spéculation est repartie de plus belle. Certes ce que les boursicoteur de tout poil appellent la « reprise » (reprise de leurs bénéfices, s'entend) est peut-être éphémère. Preuve en est que les journaux financiers qui évoquent l'embellie des Bourses le font avec prudence. Ainsi ce titre du journal Les Échos : « Bourse : au-delà du rebond, la peur de la rechute », résume l'inquiétude des commentateurs.

Ils sont en effet bien placés pour savoir que les résultats spectaculaires affichés par les Bourses dont ils font état sont dus en grande partie à des mouvements spéculatifs, qui vont immanquablement recréer une nouvelle bulle qui, comme celle de septembre 2008, peut éclater de nouveau du jour au lendemain. Mais ils s'en moquent, puisqu'ils sont garantis que les États viendront à leur rescousse, quoi qu'il arrive. Et sans contrepartie.

Ils savent tout autant que leurs profits actuels résultent d'une exploitation accrue des travailleurs. Mais de ce côté-là, par contre, ils n'ont pas la garantie que la colère du monde du travail n'éclate pas en se généralisant et bouscule leurs prévisions.

C'est cette crainte-là que les travailleurs peuvent transformer en réalité. Et le plus tôt possible.

Partager