Complémentaires santé : Une nouvelle hausse des tarifs30/12/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2010/01/une2161.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Complémentaires santé : Une nouvelle hausse des tarifs

Le président de la Mutualité française, qui regroupe la quasi-totalité des mutuelles, couvrant 38 millions de personnes, estime que les cotisations des complémentaires santé devraient augmenter d'environ 5 % en 2010.

Encore s'agit-il d'une moyenne ; certaines pourraient aller jusqu'à 7 %. Et on peut être sûr que les sociétés de prévoyance et les assureurs privés comme Axa, soucieux de défendre leurs profits, ne seront pas en reste pour annoncer des hausses de tarifs.

Cela, à cause de l'augmentation des dépenses de santé et des nouvelles charges liées aux mesures gouvernementales. Ainsi le forfait hospitalier devrait augmenter le 1er janvier de 16 à 18 euros, ce qui porte à 28,6 % son augmentation sur cinq ans ! Un nombre croissant de médicaments sont moins remboursés par la Sécurité sociale, ce qui alourdit les remboursements à la charge des assurances complémentaires. À la progression annuelle d'environ 3 % des dépenses de santé qui pèse également, s'ajoutent cette année les dépenses exceptionnelles liées à l'épidémie de grippe A - vaccins, consultations, prescriptions.

Pour faire bonne mesure, le gouvernement a décidé de reconduire la taxe de 3,4 % sur le chiffre d'affaires des mutuelles instaurée l'an dernier. C'est une ponction supplémentaire de 1 milliard d'euros sur les mutuelles. Une ponction que celles-ci vont évidemment répercuter sur les cotisations.

Cette augmentation continue des cotisations se traduit par le fait qu'un nombre croissant de gens ne peuvent plus se permettre de souscrire à une complémentaire santé. D'autres, pour limiter les frais, se tournent vers des contrats bas de gamme, offrant moins de protections et de prestations.

La politique du gouvernement vise à faire peser de plus en plus les dépenses de santé sur le dos de la population. Ainsi une récente étude évalue à 50 % la progression des dépenses de santé à la charge des ménages depuis 2001. Cela a pour effet que, faute de moyens, une fraction de plus en plus importante de la population renonce à se soigner.

L'accès aux soins est pourtant un droit élémentaire. Et le prétendu déficit de la Sécurité sociale, mis en avant par le gouvernement pour justifier sa politique, n'est pas un argument. Les salariés, les retraités, les chômeurs ne sont en rien responsables des décisions du patronat qui, en bloquant les salaires et en aggravant le chômage, privent le système de santé de milliards de recettes, sans parler du manque de ressources que représentent les multiples exonérations de cotisations dont bénéficient les entreprises. C'est ceux-là qu'il faut faire payer, pas la population.

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