Traders à peine taxés, banquiers complètement épargnés16/12/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/12/une2159.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Traders à peine taxés, banquiers complètement épargnés

Sarkozy aurait décidé de suivre l'exemple de son compère britannique, le Premier ministre Gordon Brown, en taxant les bonus des traders, c'est-à-dire la partie variable de leurs rémunérations, une super-prime aux résultats. Ces bonus avaient scandalisé par leur montant, la BNP par exemple ayant provisionné pour cela en 2009 la coquette somme d'un milliard d'euros.

Mais les traders et leurs patrons banquiers peuvent dormir sur leurs deux oreilles, car cette taxe sera provisoire et ne portera que sur les bonus versés en 2009, Sarkozy invoquant le fait que ces bonus « sont en partie le résultat du soutien apporté par les États au système bancaire ». Et en effet les dirigeants des États capitalistes, Brown et Sarkozy en tête, n'avaient pas hésité à verser des milliards d'euros aux banques, pour leur permettre de continuer à spéculer et à faire de nouveaux profits. La seule BNP avait ainsi reçu 5,1 milliards d'euros au titre de la « relance ».

Ils seraient donc en France environ entre 2 000 et 3 000 traders à être taxés sur leurs bonus 2009, si ceux-ci dépassent 27 000 euros. Mais on ne sait pas encore le montant de cette taxe, qui ne devrait en tous les cas pas être de 50 % comme en Grande-Bretagne, car le gouvernement, grand seigneur, veut tenir compte des impôts déjà payés par les traders du fait de leurs revenus élevés.

Sarkozy prend cette mesure, ponctuelle et limitée, pour soigner son image. Mais cette taxe ne fera pas oublier que son gouvernement a refusé de taxer les banques qui annonçaient des bénéfices en hausse, ce qui est là aussi « le résultat du soutien apporté par les États au système bancaire ».

Mais surtout, taxer les traders, ou faire semblant, c'est tenter de créer un rideau de fumée pour éviter justement de s'en prendre à ceux qui encaissent le plus, les banquiers et les actionnaires, et à leur pouvoir de provoquer à tout moment, par leur irresponsabilité, une nouvelle crise financière.

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