Les paradis fiscaux vont bien, merci !16/12/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/12/une2159.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Les paradis fiscaux vont bien, merci !

« Les paradis fiscaux, c'est fini ! », avait déclaré Sarkozy en septembre dernier à la veille du sommet de Pittsburg (États-Unis). « Les paradis fiscaux ne sont pas morts », répond Tax Justice Network (TJN) un réseau d'experts et d'associations qui militent contre les paradis fiscaux remet en cause le classement réalisé par l'OCDE à la demande du G20.

L'OCDE distingue trois catégories : la « liste blanche » des pays prétendant respecter les règles internationales de fiscalité, la « liste grise » dans laquelle on trouve les pays en train de se mettre aux normes pour rejoindre la liste blanche. Enfin, la « liste noire » est celle des pays qui ne respecteraient rien. Cette dernière est désormais entièrement vide. Quant à la « liste blanche », on y trouve désormais Monaco, les îles Caïman et les îles Vierges. Et dans la « liste grise », il y a Andorre, les Bahamas, Panama...

En effet, pour se blanchir, il suffit de passer des conventions fiscales avec douze États... qui peuvent être d'autres paradis fiscaux ! C'est ainsi que Monaco a rejoint la liste blanche après avoir conclu des conventions fiscales avec le Liechtenstein, Andorre et Samoa.

Le réseau TJN tient compte de l'opacité financière des pays. Il estime que le critère des douze signatures de conventions fiscales est risible, et que Monaco reste le paradis fiscal qu'il a toujours été. En théorie, les conventions fiscales ouvrent la possibilité d'échanges d'informations mais ce n'est pas automatique. Il faut d'abord que les États en fassent la demande, ce qui n'est pas forcément dans leur intérêt.

Les experts du TJN mettent en tête de la dissimulation fiscale des États ou des régions comme l'État du Delaware (États-Unis), le Luxembourg, la Suisse, la City de Londres, la Belgique ou Jersey, et aussi les îles Caïman ou Singapour.

Bref, si pour l'OCDE, on change le classement et le tour est joué, la réalité est différente.

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