« Je commence demain »... Mais où sont les emplois ?16/12/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/12/une2159.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

« Je commence demain »... Mais où sont les emplois ?

On peut voir actuellement sur les chaînes publiques de télévision une série de spots dans lesquels un animateur teste une cinquantaine de métiers. À l'en croire, l'embauche serait immédiate dans ces secteurs et, si les salaires de départ sont pour la plupart au smic, leur progression serait rapide.

L'adresse électronique donnée conduit sur le site de Pôle emploi, et l'enthousiasme affiché par le présentateur n'a qu'un lointain rapport avec la réalité des offres d'emploi. Pour la cinquantaine de métiers montrés dans ces spots, 4 à 5 000 emplois sont proposés, répartis sur l'ensemble du territoire, soit moins qu'il n'y a de nouveaux chômeurs en deux jours !

Ainsi, lundi 14 décembre, on pouvait voir un spot sur les aides agricoles, montrant un salarié de la viticulture heureux. Mais sur le site, sur vingt emplois proposés (et aucun dans la viticulture), deux seulement étaient des CDI, les autres étant dix emplois saisonniers ou des CDD, pas forcément à temps complet.

Lorsque l'on élargit la recherche à d'autres offres d'emploi, la situation est encore moins brillante. Ainsi, pour les emplois d'« hôtesses de caisse », près de la moitié sont des CDD. En Ille-et-Villaine par exemple, il n'y a qu'un poste en CDD de quatre mois et un autre de quinze jours ; et à Colmar, si le travail proposé est en CDI, il s'agit d'un temps partiel de 28 heures. En ce qui concerne les agents de sécurité, c'est encore pire. Presque toutes les offres sont des CDD de moins d'un mois, pour la période des fêtes : un agent de sécurité est ainsi demandé pour cinq jours, du 20 au 24 décembre, pour la surveillance d'un magasin. « Je commence demain », peut-être, mais je finis après-demain ?

Il y a aussi des propositions d'emploi non salarié : presque tous les « conseillers à domicile » (expression recherchée pour désigner les démarcheurs par téléphone) ne recevront qu'une commission ou un pourcentage sur le chiffre d'affaires réalisé ; les rentrées d'argent risquent d'être bien maigres à la fin du mois...

Cette campagne télévisée vise à faire croire que, si l'on veut vraiment travailler, il est possible de décrocher un emploi immédiatement. Mais quel chômeur peut croire à cela et au discours officiel par lequel le gouvernement prétend se préoccuper du chômage ?

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