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Israël -Palestine : Les Palestiniens chassés de Jérusalem-Est
Des heurts se produisent quotidiennement à Jérusalem-Est, où des familles palestiniennes tentent de résister aux expulsions dont elles sont victimes de la part des colons israéliens, protégés par la police et l'armée.
Un récent rapport des missions diplomatiques de l'Union européenne à Jérusalem destiné, paraît-il, à rester secret, fait le bilan de cette politique israélienne vis-à-vis des habitants palestiniens de la ville. Il estime que 30 % d'entre eux ont, de fait, déjà été expulsés.
Le gouvernement israélien et la municipalité de Jérusalem poursuivent jour après jour une entreprise visant à chasser les 250 000 habitants arabes qui restent à Jérusalem-Est, par ailleurs peuplée d'autant d'Israéliens juifs. Netanyahou et la Mairie soutiennent clairement l'activité de deux organisations d'extrême droite, Ateret Cohanim et Elad, qui achètent des maisons dans les quartiers palestiniens de la ville pour y augmenter le nombre de colonies juives. Ces groupes jettent leur dévolu sur des maisons situées à des endroits stratégiques, qui sont saisies et démolies ; d'autres sont reprises pour avoir « appartenu à des Juifs ». Mais, comme le disent certaines familles palestiniennes expulsées, « qu'on nous rende nos maisons de Jaffa, Haïfa ou Jérusalem-Ouest », sans aucun soutien, on s'en doute, des tribunaux israéliens saisis par les moins pauvres.
Dans certains quartiers, c'est la surpopulation et la pénurie de logement qui règnent. Ainsi, dans le faubourg populaire de Silouan, où vivent plus de 30 000 habitants, pour la plupart palestiniens, les habitants n'ont reçu depuis 1967 que vingt permis de construire. Avec pour conséquence que la majorité des habitations ont été construites sans permis et sont donc en première ligne sur la liste des démolitions à venir. Des terrains publics, destinés à des jardins ou à des équipements collectifs, ont été privatisés et remis à l'organisation de colonisation Elad. « Dans ce secteur, 88 immeubles d'habitation du quartier Al Bustan sont ainsi menacés de démolition pour permettre l'aménagement du parc archéologique de loisirs de la Vallée des rois, autour de la Vieille ville », précise le rapport de l'Union européenne.
Une partie de ces immeubles fait déjà l'objet d'ordres de démolition. « S'ils sont rasés, 1500 Palestiniens se retrouveront sans abri », ajoute le texte. « Alors que les Palestiniens de Jérusalem-Est représentent 35 % de la population de Jérusalem, constate-t-il encore, seulement 5 à 10 % du budget municipal est dépensé dans les secteurs palestiniens, qui sont caractérisés par des chaussées défoncées, peu ou pas de nettoyage des rues et des égouts en mauvais état ».
Ainsi, dans l'indifférence générale, ou même avec la complicité des puissances occidentales, le régime israélien continue à expulser les Palestiniens d'un territoire que son armée occupe au mépris de toutes les résolutions internationales et de tous les prétendus « processus de paix ».