Travail du dimanche : Travailler plus en gagnant moins09/12/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/12/une2158.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Travail du dimanche : Travailler plus en gagnant moins

Dimanche 6 décembre, pour la première fois, le magasin de meuble Ikea de Nantes a ouvert ses portes, contre l'avis d'une majorité du personnel et des syndicats CGT, CFDT et FO de l'établissement, et sans l'autorisation de la municipalité.

À l'ouverture du magasin, plusieurs centaines de militants et d'employés de la grande distribution ont manifesté en bloquant momentanément l'entrée à la clientèle. Il en a été de même à l'Ikea de Brest-Guipavas.

À l'occasion des fêtes, la dérogation à certaines fermetures dominicales est habituelle. Mais depuis quelques semaines de nombreuses enseignes anticipent et généralisent ces ouvertures et elles comptent bien continuer en 2010. Le gouvernement et les préfets les encouragent.

En Ile-de-France, le préfet de région a publié en septembre une liste de 427 communes où les magasins pourraient ouvrir le dimanche dans le cadre du dispositif PUCE (périmètre d'usage de consommation exceptionnelle). Mais comme dans ces PUCE les employeurs doivent payer double les employés et leur accorder un repos compensateur, le préfet de Paris vient d'élargir les zones dites touristiques de la capitale et, en revanche, dans celles-ci les employeurs peuvent ouvrir les dimanches sans payer aucune compensation à leurs employés, le dimanche devenant légalement un jour de travail obligatoire, payé comme un jour de semaine. Et le projet propose d'élargir les sept zones touristiques existantes, concernant quelques centaines de magasins, à près d'un tiers de Paris, soit 9 500 magasins !

Le but du gouvernement n'est pas dissimulé : banaliser le travail dominical en supprimant toutes les compensations. Et demain, pourquoi pas, rogner les majorations et compensations que reçoivent actuellement des millions de salariés travaillant déjà les dimanches ?

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