SNCF : Le mécontentement des cheminots et la désorganisation syndicale09/12/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/12/une2158.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SNCF : Le mécontentement des cheminots et la désorganisation syndicale

À la SNCF, dans bien des secteurs et des régions, des débrayages se produisent depuis un certain temps. Les cheminots protestent contre les réorganisations qui s'enchaînent les unes aux autres et dont le seul objectif est de réduire les effectifs.

Ils protestent contre l'embauche de plus en plus fréquente de CDD et réclament, à Lyon par exemple, que ces derniers soient embauchés au statut. Ils refusent les suppressions de postes et exigent des embauches, comme dans les gares d'Orléans-les Aubrais. Aux guichets de la gare Paris Saint-Lazare, chaque semaine ont lieu des débrayages contre les suppressions de postes aux guichets. Depuis des semaines donc, des mouvements ont lieu, ou ont eu lieu, qui touchent de nombreux services et secteurs : les agents des gares, les agents de conduite, les ateliers... Les cheminots expriment ainsi, face à la politique de la direction, leur volonté de ne pas se laisser faire.

Le contraste est d'autant plus grand avec les mots d'ordre lancés par les directions syndicales, qui ne visent en rien à unifier les mécontentements, émettant des appels successifs et en ordre dispersé. Après un mot d'ordre concernant le Matériel le 1er décembre, le 8 décembre une « manifestation nationale » était organisée à Paris, appelée par la CGT, la CFDT et l'UNSA. Mais celles-ci n'ont nullement cherché à faire de cette journée une réussite, ne déposant même pas de préavis de grève dans bien des secteurs, montrant par là le peu d'importance qu'elles donnaient elles-mêmes à cette journée.

De même, le 12 décembre, ce seront les contrôleurs et les agents de conduite qui seront appelés à faire grève... avec quelques autres secteurs. Aucune de ces directions syndicales ne consulte qui que ce soit pour quoi que ce soit. Elles décident toutes seules de ce qui est bon ou pas pour les travailleurs, sans se demander à aucun moment comment répondre vraiment au mécontentement des cheminots, unifier leurs luttes et permettre leur succès.

Tous ensemble, les cheminots seraient plus forts et bien plus efficaces pour imposer leurs revendications communes à la direction. Mais, de toute évidence, il ne faudra pas compter sur les directions syndicales pour construire un tel mouvement d'ensemble : les cheminots devront le leur imposer.

Partager