- Accueil
- Lutte ouvrière n°2158
- Hôpital Ambroise-Paré - Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) : Troisième semaine de grève et toujours aussi déterminés
Dans les entreprises
Hôpital Ambroise-Paré - Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) : Troisième semaine de grève et toujours aussi déterminés
Le mouvement de grève à l'hôpital Ambroise-Paré est maintenant dans sa troisième semaine et on peut dire que, loin de s'essouffler, il se développe et s'approfondit.
Les assemblées générales quotidiennes regroupent toujours autant de monde, plus même : c'est souvent 200 personnes qui sont présentes dans le hall de l'hôpital pour dire leur détermination à obtenir les 116 postes exigés pour la réouverture des lits fermés (et descendus par les grévistes dans le hall de l'hôpital).
Au cours de la semaine, les personnels mobilisés de l'hôpital ont trouvé des raisons supplémentaires à leurs exigences. Lors d'une table ronde qui pouvait donner un avant-goût des négociations à venir - table ronde entre les représentants des syndicats et du personnel mobilisé, des médecins, la directrice de l'hôpital, le député-maire de Boulogne-Billancourt et le chef du groupement hospitalier regroupant les hôpitaux de Garches, Ambroise-Paré, Sainte-Perrine et Berck, M. Péan - ce dernier a annoncé qu'il était prêt à octroyer généreusement cinquante postes soignants.
Cette « avancée » est en fait un recul ! En effet 66 postes avaient été gelés lors de travaux de désenfumage d'une aile d'hospitalisation, sur les trois par étage, et ils devraient être rendus rien que pour rouvrir les ailes fermées. Par ailleurs, cinquante postes doivent être créés, pour assurer le fonctionnement normal des ailes restées ouvertes.
Car le mot d'ordre reste pour le personnel : « Nous n'accepterons plus de mise en danger des infirmières et des patients par manque d'effectifs, les lits fermés le resteront si le personnel nécessaire n'est pas embauché ». D'ailleurs, si M. Péan a précisé qu'il s'agissait de cinquante postes « soignants », c'est parce qu'il entend bien reprendre d'une main ce qu'il a donné de l'autre, en supprimant des postes dits « de support », c'est-à-dire administratifs, techniques ou ouvriers. Mais le soin est un tout, les patients ont besoin du personnel qui les accueille à leur admission comme pour la suite.
Le personnel n'est pas dupe : le conseil d'administration, qui doit se tenir le 18 décembre au siège de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), doit valider les 4 000 suppressions de postes prévues d'ici 2012 par la loi Bachelot, « Hôpital-Patient-Santé-Territoire ». Mais le personnel est déterminé à ne pas l'accepter.
De nombreux rendez-vous d'action collective ont été pris : le 8 décembre, les grévistes comptaient s'inviter au siège de l'AP, avenue Victoria à Paris, où la directrice de l'AP devait se rendre à 17 h 30 ; mais l'ayant appris, elle a annulé. Comme nous n'imaginons pas que c'est notre amicale présence qui l'a fait fuir, les grévistes d'Ambroise-Paré se sont déclarés preneurs de ce créneau horaire, libre à présent, pour discuter directement avec la direction générale de l'AP-HP.
De même, le 11 décembre aura lieu un comité technique extraordinaire, également au siège, au cours duquel seront abordées les questions de la souffrance au travail, de l'épuisement et des suicides, auquel les grévistes comptent également s'inviter. Enfin, le jour du conseil d'administration de l'AP-HP, le 18 décembre, ils comptent bien être là aussi.
En tout cas, s'ils n'ont pas encore réussi à obtenir les postes dont ils ont besoin, les grévistes d'Ambroise-Paré ont retrouvé le moral et la conscience qu'ensemble, ils peuvent agir.