Christian Estrosi, ministre de l'Industrie, maire de Nice et fidèle de Sarkozy, vient de s'illustrer en annonçant d'une part son refus des minarets dans sa ville, d'autre part l'institution à Nice d'un couvre-feu pour les mineurs de moins de 13 ans.

Mais au moment de cette annonce, le 26 novembre, il a encore tenu à venir à la rescousse du débat sur l'identité nationale de son compère Besson : « Qu'est-ce que le débat sur notre identité nationale a de si effrayant ? Si, à la veille du second conflit mondial, dans un temps où la crise économique envahissait tout, le peuple allemand avait entrepris de s'interroger sur ce qui fonde l'identité allemande, alors peut-être aurions-nous évité l'atroce et douloureux naufrage de la civilisation européenne. »

Au lieu de supprimer les cours d'histoire en terminale scientifique, le gouvernement ferait mieux d'en instaurer pour les ministres ignorants. Ils pourraient ainsi apprendre ce qu'a été, dans un contexte de crise, la défense de « l'identité allemande », voire de l'« identité » chrétienne contre l' « identité » juive (on ne parlait pas encore des minarets musulmans), le tout cuisiné à la sauce hitlérienne... Et aussi la responsabilité de cette idéologie nationaliste et xénophobe dans la préparation de la guerre. Tous les Besson et Estrosi de cette époque-là auraient donc mieux fait de se taire... Tout comme ceux d'aujourd'hui.