Budget de l'État : Les services publics à la diète09/12/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/12/une2158.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Budget de l'État : Les services publics à la diète

Le ministre du Budget Woerth a réuni jeudi 3 décembre les dirigeants des « opérateurs de l'État », comme Météo France, Pôle emploi, l'Office national des forêts, le CNRS, l'Inserm, le Commissariat à l'Énergie atomique, les musées, etc. Il les a sommés d'économiser dans les trois années à venir un milliard d'euros, soit 10 % de leur budget de fonctionnement, et de réduire leur personnel de 1,5 % par an, à l'image des autres services de l'État.

Cette réduction de crédits n'est pas une première mais un nouveau tour de vis. Elle intervient alors que les agents des musées sont en grève pour protester contre le manque de personnel et que le gouvernement lui-même reconnaît, par la voix de Sarkozy, que Pôle emploi est en sous-effectif. Les travailleurs de Méteo France s'étaient déjà mobilisés en juillet et ceux de l'ONF en mars contre des plans de restructuration comprenant des centaines de suppressions de postes. Mais qu'importe, le gouvernement veut absolument faire des économies et il les fait sans considération aucune pour la vie des travailleurs concernés, ni même pour l'utilité des services publics qu'il met à mal, de l'Éducation nationale à la Météo, de l'hôpital public aux musées.

Pour toute explication, Woerth a invoqué le « contexte budgétaire rendu difficile par la crise économique ». Ce n'est pourtant pas la crise en elle-même qui assèche les caisses de l'État, mais la politique de soutien des profits des grands groupes bancaires et industriels. Le déficit du budget de l'État est passé de 57 milliards d'euros en 2008 à 141 milliards en 2009, alors que la politique d'économies sur les services publics était déjà engagée, que les réductions de postes étaient effectives dans l'Éducation nationale et la Santé, par exemple. Dans la même période, en sus des cadeaux habituels, l'État faisait table ouverte aux banquiers, offrait six milliards aux deux constructeurs automobiles et arrosait à tout va les grands groupes capitalistes à l'aide du « plan de relance ». Sans compter le bouclier fiscal, cadeau de quinze milliards d'euros par an fait aux plus gros contribuables.

Le déficit a donc bien été creusé par la politique de défense des profits et c'est bien aux travailleurs que le gouvernement présente la note, à la fois sous forme de suppressions d'emplois et sous forme de réduction des services publics qui leur sont indispensables.

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