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- Lutte ouvrière n°2157
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Leur société
Travailleurs sans papiers : Darcos et Parisot se renvoient la balle
Laurence Parisot, la présidente du Medef, a réagi aux déclarations de Xavier Darcos, le ministre du Travail, qui avait menacé de fermer les entreprises qui emploient les sans-papiers. Pour elle, qui parle au nom des employeurs : « Dans cette affaire, l'État essaye de nous donner un rôle qui n'appartient qu'à lui », c'est-à-dire « d'assumer la responsabilité de police et de justice ».
Ainsi d'après Parisot les patrons n'ont rien à se reprocher dans la situation faite aux sans-papiers. Pourtant s'ils sont des centaines de milliers à travailler dans des secteurs aussi variés que le bâtiment, la restauration ou l'industrie, c'est bien parce qu'il y a des patrons que cela arrange, des patrons d'autant moins regardants sur la situation administrative de ces travailleurs sans papiers que, du fait de leur absence de papiers, ils sont encore plus corvéables et à la merci de l'arbitraire patronal.
En matière de culot et d'hypocrisie, Parisot n'a rien à envier à un Darcos qui prétend s'en prendre aux entreprises qui emploient des sans-papiers, alors que c'est son gouvernement qui refuse leur régularisation. Le même gouvernement qui, démagogie électorale oblige, n'hésite pas à lancer sa police dans une chasse aux sans-papiers, présentés comme de dangereux « clandestins », alors que depuis des années, beaucoup vivent, travaillent et payent des cotisations sociales et des impôts ici.
Ainsi patrons et gouvernement se renvoient la balle des responsabilités dans une situation sur laquelle ils spéculent, les premiers sur un plan économique et le second sur un plan politique.
Quant aux 5 500 sans-papiers de 1 800 entreprises qui ont entamé une grève pour demander leur régularisation, ils savent bien qu'ils ne peuvent compter ni sur le gouvernement ni sur Parisot. En revanche c'est toute la classe ouvrière qui a intérêt à l'égalité des droits entre les travailleurs, et donc à la régularisation de tous les sans-papiers.