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Dans les entreprises
Delphi-Strasbourg : La meilleure négociation, c'est la lutte
Les travailleurs de Delphi-Strasbourg ont fait cinq jours de grève, du mardi 23 novembre au matin au 1er décembre.
Comme un certain nombre d'usines du groupe dans le monde, celle de Strasbourg, qui fabrique des pompes à huile et emploie à l'heure actuelle trois cents personnes, est menacée depuis près de deux ans de vente ou de fermeture pure et simple, depuis que Delphi a été déclaré en faillite aux États-Unis.
Les travailleurs en ont eu assez de se faire mener en bateau depuis plus de deux ans sur la question de la reprise ou non de l'usine, et ils se sont mis spontanément en grève pendant que les délégués étaient en réunion, demandant des garanties financières en cas de fermeture du site. Ils ont montré leur détermination et ont tenu le coup, voulant que General Motors Company-Delphi et DPH mettent par écrit toutes leurs conditions et demandent bien sûr le paiement des heures de grève.
Le 26 novembre, ils sont allés à 230 manifester devant la préfecture pour accompagner une délégation chez le préfet.
Finalement, lundi 30, les dirigeants du groupe sont venus discuter et ce qui n'était pas possible pendant des mois de bla-bla en réunion, est devenu possible en quelques jours de grève. En effet les travailleurs ont obtenu que l'accord de méthode 2005 soit prolongé jusqu'au 31 décembre 2013, avec pour engagement le versement d'une indemnité de 55 000 euros net pour tout salarié qui subirait une mesure de licenciement économique. Ceci devrait s'appliquer même en cas de vente de l'usine, la direction de Delphi s'engageant à vérifier que l'éventuel repreneur aura les moyens de respecter cet accord.
Enfin quatre jours de grève sur cinq sont payés, le cinquième devant être récupéré un samedi.
C'est sur ces engagements écrits que les travailleurs ont décidé de reprendre le travail mardi 1er décembre, plutôt satisfaits.