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Aéroport de Roissy : Les douaniers protestent
Le vendredi 20 novembre, au moment du vol inaugural de l'A380 d'Air France vers les États-Unis, plusieurs centaines de douaniers ont fait grève et manifesté au terminal 2E de Roissy. Entourés de cordons de police et de gendarmerie, ils ont bloqué pendant deux heures le passage aux frontières de l'aéroport Charles-de-Gaulle.
Les employés de la douane à Roissy entendent protester contre les menaces que l'État fait peser sur leur emploi, leurs conditions de travail et leur salaire.
La direction des Douanes a en effet annoncé la suppression en trois ans de 1 100 emplois sur 18 000 à l'échelle nationale. Comme les autres employés de l'État, les douaniers sont censés être soumis à la mobilité entre les trois fonctions publiques (État, territoriale et hospitalière), ce qui constitue un risque réel au moment des suppressions de postes puisque, après deux refus de mutation, un employé peut être mis en disponibilité puis licencié.
Les douaniers protestent également contre l'instauration d'une « prime de fonction et de résultat » qui aurait pour effet de rendre une partie importante de leur salaire - 300 à 400 euros par mois - dépendante du « rendement ». Dans le même esprit, un système d'intéressement par service serait mis en place, une sorte de mise en concurrence des employés.
Dans les services douaniers aussi, la pression de la politique gouvernementale - et derrière elle du patronat - se fait sentir, comme le démontre une charte signée en mars dernier entre la présidente du Medef et le ministre du Budget. La direction des Douanes a ainsi décidé de consacrer plus de la moitié de ses forces aux opérations commerciales, visant à traquer la concurrence « illégale » par exemple. L'autre moitié est dédiée à la surveillance des fraudes et trafics de drogues, faux médicaments, etc., une fonction de la douane directement utile à la population. La suppression de la plupart des unités de surveillance situées en dehors des grands axes autoroutiers était déjà symbolique de la politique gouvernementale, dans le but de réduire les effectifs. Conséquence, disent les douaniers, les trafiquants n'ont plus qu'à s'adapter et à passer à côté...
Aux Douanes comme ailleurs, le gouvernement cherche à instaurer un système de performance lié à de prétendus gains de « productivité ». Comme partout, ce système se met en place au détriment des employés qui, à juste titre, montrent leur refus.