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- Lutte ouvrière n°2155
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Leur société
La cérémonie du 11 novembre à l'Arc de triomphe : Un affront à l'inconnu
À en croire hommes politiques et médias, la cérémonie du 11 novembre à l'Arc de triomphe, avec la présence d'Angela Merkel aux côtés de Sarkozy, a constitué un nouveau sommet de la « réconciliation franco-allemande ».
Mais en voyant les dirigeants actuels des impérialismes français et allemand, ces chantres du patriotisme, se congratuler devant la tombe d'un mort inconnu de la Première Guerre mondiale, on ne peut éprouver qu'un sentiment de dégoût. Car ils sont les successeurs de ceux qui envoyèrent alors des millions d'ouvriers et de paysans s'entre-tuer sur les champs de bataille, pour savoir qui des banquiers et des industriels français ou allemands pourrait exploiter la plus grande partie des colonies d'Afrique ou d'Asie.
Évoquant les victimes des guerres de son temps, Victor Hugo avait écrit dans un poème :
« Et cela pour des altesses
Qui, vous à peine enterrés,
Se feront des politesses
Pendant que vous pourrirez. »
Il n'y a certes plus beaucoup d'altesses à la tête des grandes puissances impérialistes, et il a passé suffisamment de temps pour que les politesses sur le tombeau des victimes ne soient pas le fait des fauteurs de guerre eux-mêmes, mais celui de leurs successeurs. Mais cela ne fait pas de la cérémonie du 11 novembre autre chose que ce qu'elle a été, une comédie indécente.