Éducation : Grève le 24 novembre18/11/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/11/une2155.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Éducation : Grève le 24 novembre

Contre les suppressions de postes

Le 24 novembre, les syndicats enseignants, et en particulier le plus important d'entre eux la FSU, appellent à la grève. Des lycéens ont manifesté dès le 17 novembre contre la réforme des lycées.

Le gouvernement envisage en effet encore et toujours de ne pas remplacer un fonctionnaire sur deux partant à la retraite. Pour l'Éducation nationale, cela signifie 16 000 suppressions d'emplois pour la rentrée 2010. Celles-ci s'ajoutent aux 13 500 suppressions d'emplois de 2009, et aux 11 200 de 2008. Depuis 2003, 45 000 postes ont ainsi été supprimés dans les seuls collèges et lycées.

Ces suppressions d'emplois entraînent bien évidemment une aggravation des conditions dans lesquelles les jeunes sont accueillis et éduqués. Les plus jeunes enfants, ceux âgés de deux et trois ans par exemple, ne sont plus accueillis dans des classes de maternelle avec des instituteurs qualifiés qui leur permettent de développer leur langage, leur socialisation. Ces classes de maternelle sont de plus en plus remplacées par des jardins d'éveil, qui ne sont, de toute façon, pas en nombre suffisant pour accueillir tous les enfants. Et surtout ils n'ont pas du tout le même rôle éducatif.

Dans les classes des écoles primaires, puis au collège et au lycée, les jeunes doivent apprendre dans des classes surchargées, à 35, 37 voire 40 élèves ! Pour ceux qui ne parviennent pas à suivre, ce ne sont pas les quelques heures d'aide individualisée, grande marotte du gouvernement, qui compensent les nombreuses heures par semaine passées à s'embourber dans les difficultés, perdus au fond d'une classe.

Quant à la réforme des lycées contre laquelle des lycéens manifestaient le 17 novembre, le ministre de l'Éducation tente de la faire passer pour un condensé d'innovations pédagogiques, alors qu'elle sert de paravent à des économies budgétaires. Il est question par exemple de faire disparaître certaines options, langues anciennes, enseignements artistiques, deuxième ou troisième langue vivante, au profit « d'heures d'enseignement d'exploration » dont le contenu est volontairement complètement flou et qui auraient l'immense avantage de pouvoir être assurées par n'importe quel enseignant. Voilà qui permettrait donc de supprimer de nombreux postes dans certaines spécialités.

De même, des « heures d'accompagnement des élèves » seraient inscrites dans l'emploi du temps en lieu et place d'heures d'enseignement d'histoire, de mathématiques ou d'autres matières. Finalement, la devise du gouvernement pourrait se résumer ainsi : si les élèves ont des difficultés dans certaines matières, supprimons-celles-ci !

Dans les lycées professionnels, le brevet d'études professionnelles, le BEP, est supprimé, remplacé par le seul baccalauréat professionnel qui se prépare en trois ans au lieu de quatre ans auparavant.

L'école devrait pourtant permettre au plus grand nombre de jeunes d'acquérir une culture, une ouverture sur le monde. Et si les jeunes de milieu privilégié peuvent trouver ailleurs cette ouverture, ce n'est pas le cas des jeunes des classes populaires.

Les enseignants, les lycéens, comme les parents, ont raison de protester contre cette politique et méritent le soutien de tous.

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