- Accueil
- Lutte ouvrière n°2155
- Conseil général de l'Isère : La « modernisation des routes » façon Vallini
Dans les entreprises
Conseil général de l'Isère : La « modernisation des routes » façon Vallini
Lundi 16 novembre, il y avait de l'ambiance devant le siège du Conseil général de l'Isère, à Grenoble. À l'appel de la CGT, environ 200 agents des routes, en grève toute la journée, se sont fait entendre avec tambours, sirène et pétards contre le projet de réorganisation des routes.
Le président du Conseil général n'est autre qu'André Vallini, député socialiste à qui Sarkozy a déjà confié des missions. Son projet prévoit de supprimer 90 postes à l'entretien des routes, sur un effectif total d'environ 400 emplois, et de redéployer ces effectifs vers d'autres missions comme celles du social. Des centres d'entretien seront fermés et une quarantaine de saisonniers ne seront pas réembauchés pour la prochaine saison hivernale. Plusieurs circuits de déneigement seront confiés à des entreprises privées.
Il est aussi question d'imposer, pour certains secteurs, la conduite isolée dans les engins de déneigement, alors que jusqu'à présent celle-ci se faisait en binôme, pour des raisons de sécurité évidentes. Et puis, avec ces emplois en moins, chacun sait qu'il sera impossible de maintenir d'autres missions, comme par exemple le fauchage des bords des routes, qui risque lui aussi de passer au privé.
Toutes ces mesures sont annoncées avec le même langage choquant que celui des patrons : valeur ajoutée, rentabilité, réduction des coûts, externalisation... allant même jusqu'à qualifier le projet de « modernisation du service » !
La veille de la grève, la direction du Conseil général, via le Préfet, avait envoyé à la moitié du personnel des ordres de réquisition accompagnés de menaces de sanction. Ce bout de papier n'a pas intimidé les grévistes, encore plus en colère.
Malgré la fermeture des portes du bâtiment, il n'a pas fallu longtemps aux agents pour envahir l'hémicycle du Conseil général et exiger qu'en l'absence de Vallini, le directeur des services et l'élu PS responsable des routes viennent s'expliquer.
Un peu coincés, pas habitués à cette présence ouvrière sur les sièges de l'assemblée, ces messieurs se sont retranchés derrière la crise et les difficultés financières du département. Cette réorganisation ferait économiser 700 000 euros au Conseil général. Qui peut croire cela, sachant que l'intervention du privé coûte plus cher à la collectivité ? Et puis, 700 000 euros c'est peu, comparé aux millions distribués aux grandes entreprises comme ST Microélectronics, véritable pompe à fric publique qui continue de supprimer des emplois, ou aux 26 millions du plan de relance départemental voté en faveur du BTP.
Cette journée de grève et une pétition qui a recueilli la signature de la presque totalité des agents concernés ne suffiront pas au retrait du projet, mais d'autres rendez-vous sont déjà programmés, dont une prochaine assemblée générale.