« Les augmentations de salaire sont au plus bas depuis trente ans », annonce le journal L'Expansion du 5 octobre, suite à de nombreux rapports d'experts et d'observateurs économiques.

Ces rapports sont unanimes : le recul des salaires et de la masse salariale est historique. Car en 2009 les augmentations de salaire ont été brutalement gelées. L'information n'est certes pas un scoop pour les salariés victimes du chômage, des licenciements et du blocage des salaires qui se traduit, pour une partie, par l'absence d'augmentation générale ou individuelle, et par des augmentations moindres pour tous les autres.

En 2009, 33 à 47 % des entreprises ont bloqué les salaires de leurs salariés. Et tous ces experts prévoient qu'en 2010 au moins une entreprise sur quatre poursuivra le gel des augmentations, préférant les augmentations au mérite et au compte-gouttes plutôt que des réajustements généraux.

D'après l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), le taux global d'augmentation brut des salaires, qui dépassait toujours les 3 % ces vingt dernières années (3,3 % en 2008), tomberait à 2,5 % en 2009 et à 2,2 % en 2010. Et ces chiffres, ne reflétant qu'imparfaitement la situation des travailleurs du rang parce que mélangeant tous les types de salariés, ne prennent en compte que les travailleurs conservant leur emploi.

Les experts ne voient dans leurs analyses aucun indicatif permettant d'annoncer un renversement de tendance, au contraire. Ils omettent cependant un paramètre essentiel : celui du ras-le-bol des travailleurs, qui pourraient bien entrer en lutte pour imposer au patronat et au gouvernement la garantie des emplois et des salaires.