Lundi 5 octobre la Cimade, association qui aide les immigrés détenus dans les centres de rétention administrative (CRA), a donné l'alerte : le gouvernement français préparait pour le 6 octobre un convoi de réfugiés afghans pour les expulser vers l'Afghanistan dans un charter franco-britannique. Cette expulsion n'a pas eu lieu suite à l'intervention, semble-t-il, de la Cour européenne des Droits de l'Homme (CEDA).

Comme en novembre 2008, contre une tentative similaire, associations, partis et syndicats se sont aussitôt mobilisés pour protester et tenter de s'opposer à cette expulsion collective. Celle-ci, en renvoyant en Afghanistan des exilés fuyant la guerre meurtrière que la France et les pays occidentaux mènent dans leur pays, serait un véritable crime.

En novembre 2008, les protestations avaient permis de suspendre une telle expulsion. Cette fois-ci, le ministre de l'Immigration Eric Besson et le gouvernement semblent vouloir passer outre. Interrogé lundi soir par des journalistes, Besson a déclaré que des vols seraient organisés dans les jours qui viennent. En quelques heures, il menace de renvoyer en enfer des dizaines de réfugiés afghans qui ont mis des mois à le fuir.

Sur les 138 arrêtés le 22 septembre dans la « jungle » de Calais, Eric Besson ne détenait plus que huit réfugiés afghans, les 130 autres ayant été libérés par les tribunaux. Cela semble avoir vexé ce personnage méprisable qui, dans la semaine suivante, a fait rafler quelques autres Afghans dans Calais et dans le Xe arrondissement de Paris, près de la gare de l'Est, pour avoir de quoi remplir un charter.

Le gouvernement Sarkozy semble donc maintenant prêt à bafouer les droits des réfugiés, y compris en procédant à des expulsions vers des pays en guerre. Et mercredi 7 au matin, Besson a réaffirmé sur RMC qu'il y aura des charters d'expulsés vers Kaboul. Les réfugiés afghans, irakiens, iraniens, érythréens, soudanais, etc., qui sont en Europe pour tenter de sauver leur vie et leur liberté, devraient au contraire être accueillis dignement et avoir le droit de circuler et de s'installer.

Lutte Ouvrière appelle à participer aux manifestations organisées pour s'élever contre ces odieuses menaces d'expulsion, contre leur réalisation.