PSA-Rennes : Obsession patronale et résistance ouvrière23/09/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/09/une2147.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

PSA-Rennes : Obsession patronale et résistance ouvrière

Les responsables de l'usine de La Janais à Rennes ne semblent rêver que de nous imposer des baisses d'effectif. Les dirigeants de PSA leur demandent de réduire l'effectif à 6000 au plus vite alors que nous étions 12000 il y a quelques années.

Pour le moment, ils ont choisi de faire appel à ce qu'ils nomment des départs volontaires et depuis des mois, pour trouver ces volontaires, ils organisent une pression constante dans tous les secteurs de l'usine : convocation à la maîtrise, « invitation » d'office à la cellule baptisée « Emploi-Mobilité », organisation de réunion par secteur, « journée de l'emploi » avec la participation d'autres entreprises réputées à même de proposer des embauches. Mais, malgré tous leurs efforts, ils n'ont pas atteint l'objectif.

Chaque travailleur vient de recevoir par la Poste, un dossier publicitaire contenant des dépliants vantant les avantages que nous aurions à accepter d'aller vivre à Poissy ou à Aulnay et de travailler dans les usines de PSA de la région parisienne. Cet acharnement à trouver des candidats au départ est d'autant plus insupportable que, sur les lignes, les cadences imposées sont tellement élevées que tout le monde n'arrive pas à les tenir. La pression sur le travail paraît d'autant plus aberrante que les journées semblent organisées de façon anarchique. Alors que des ouvriers sont mis au chômage partiel, la direction impose aux autres des horaires rallongés d'une demi-heure depuis quelques semaines et des samedis travaillés. Elle essaie même d'organiser la production avec des heures supplémentaires au « volontariat » en fin de journée.

Ces méthodes d'organisation du travail sont d'autant plus intéressantes pour la direction que c'est l'État qui paie une partie des salaires de ceux qui sont au chômage partiel et que les samedis travaillés sont un moyen de faire « récupérer » une partie du chômage qu'elle nous à imposé depuis décembre 2008.

Mais ces pratiques passent mal et les chefs n'arrivent pas toujours à imposer les décisions de la direction et à trouver des volontaires pour faire des heures supplémentaires d'autant plus qu'eux-mêmes ont du mal à justifier les ordres.

Alors, il est arrivé ce qui devait arriver. Mardi 22septembre, pour la première fois depuis bien longtemps, il y a eu un débrayage sur la ligne de montage qui, à partir de 18h, a entraîné cinquante ouvrières et ouvriers. Les grévistes ont défilé dans l'usine jusqu'à ce que la direction tente de les arrêter. Elle a cherché à négocier mais seulement avec les délégués CGT présents et après la reprise du travail. Peine perdue.

Sur la ligne de montage quelques chefs, des moniteurs et techniciens se sont, tant bien que mal, retroussés les manches pour remplacer les ouvriers en grève. Les grévistes ont finalement accepté une rencontre entre la direction et une délégation comprenant le secrétaire et trois délégués du syndicat CGT pour le lendemain. Les travailleurs ont d'ores et déjà obtenu des postes de renfort mais demandent des postes supplémentaires.

Avec ses méthodes, la direction réussit surtout à énerver tout le monde et les refus d'accepter ce qu'elle prétend nous imposer se multiplient sur les lignes de montage. Le débrayage de mardi en est la démonstration évidente Il reste à coordonner les mécontentements pour en faire une lutte collective qui mettra un coup d'arrêt à la violence de la direction.

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