La SNCF se vante de la création de 125 trains supplémentaires (TER) par semaine sur les lignes périurbaines autour de Rennes. On peut s'en féliciter, sauf que ces trains circulent depuis début septembre sans personnel supplémentaire. Non seulement il n'y a pas eu d'embauches, mais des dizaines de postes de cheminots ont été supprimés sur Rennes durant les deux dernières années.

Les journées de travail sont très chargées, au point qu'il est souvent impossible de prendre un repas, voire d'aller aux toilettes, pour ceux qui doivent rester en permanence dans les trains.

Le cadencement des trains en gare est organisé au plus court. En moins de cinq minutes, le conducteur doit remonter en queue de train, y remettre en service le poste de conduite pour repartir dans l'autre sens. Une fois que les voyageurs sont descendus, les cheminots de l'accueil doivent, dans un même laps de temps, changer l'étiquetage des destinations. Mais dès que des trains doivent partir en même temps sur des voies différentes, cela devient impossible.

La gare de Rennes n'est d'ailleurs pas adaptée à autant de circulations, si bien qu'il y a souvent deux trains sur un même quai sans que les usagers soient informés de leurs destinations, puisque l'affichage ne suit pas.

La SNCF, en économisant sur les effectifs, réussit là à créer un beau désordre, avec des voyageurs qui ne montent pas dans le bon train et des trains qui partent en retard ; une pagaille qui pourrait être aisément supprimée si les cheminots étaient en nombre suffisant.