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- Lutte ouvrière n°2146
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Leur société
Paris 18e : Les sinistrés de la rue Hermel réclament un logement décent
Près d'une centaine de personnes, dont 59 enfants, sont à la rue depuis le 27 août, dans le 18e arrondissement de Paris. Une quinzaine de famille campent sur le trottoir de la rue Hermel. Ce jour-là, un incendie s'est déclaré dans l'hôtel qui les hébergeait, détruisant trois chambres, sans faire de victimes heureusement, mais rendant le bâtiment inutilisable.
Les services sociaux ont proposé des relogements aux familles, mais pas aux célibataires, et dans des hôtels. Les sinistrés, appuyés par le DAL (Droit au Logement), refusent de retourner dans du provisoire susceptible de durer encore des années. Ils veulent être effectivement reconnus comme sinistrés. Ils acceptent un logement temporaire à condition qu'un contrat avec les services de la mairie et de la préfecture stipule dans combien de temps ils pourront trouver un véritable logement dont ils puissent payer le loyer sans dépendre des services sociaux.
Cela fait des années, parfois plus de dix ans, qu'ils vivaient dans cet hôtel d'aspect très respectable à l'extérieur mais en réalité insalubre, sans vraie cuisine, sans réseau électrique aux normes, aux toilettes souvent bouchées. Pour des chambres de neuf à douze mètres carrés, infestées de cafards, aux peintures au plomb, donc toxiques, le loyer était de 1 500 euros par mois, dont une bonne partie était payée par les services sociaux.
Les sinistrés ne veulent plus être exploités par les marchands de sommeil qui rançonnent littéralement les travailleurs pauvres, le plus souvent des immigrés, en les logeant dans des conditions indignes et insalubres. Une grande partie d'entre eux ont fait un dossier pour bénéficier de la loi Dalo et ont reçu un avis favorable... avec le résultat qu'on peut voir. Cela en dit long sur l'efficacité de cette loi, dont le gouvernement a fait grand bruit, et qui est censée procurer un logement décent aux travailleurs qui n'ont qu'un petit salaire. Cela montre aussi combien les sinistrés de la rue Hermel ont raison de réclamer des garanties et de se manifester pour arriver peut-être à se faire entendre.