Martinique : L'État et la justice s'en prennent à Ghislaine Joachim-Arnaud18/09/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/09/une2146.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Martinique : L'État et la justice s'en prennent à Ghislaine Joachim-Arnaud

Ghislaine Joachim-Arnaud, secrétaire générale de la CGTM - la CGT martiniquaise - et dirigeante de l'organisation trotskyste Combat Ouvrier, a été convoquée le 16 septembre à l'hôtel de police du Lamentin par le SRPJ. Probablement pour s'expliquer sur des propos tenus sur les ondes à l'égard des capitalistes martiniquais, les qualifiant de « pwofitè vôlè » (profiteurs voleurs).

Comme la grève générale de février-mars l'a rappelé, la population de Martinique souffre de l'exploitation éhontée d'une poignée de possédants, notamment les riches possédants békés soutenus par l'État français. Ils détiennent à eux seuls une grande partie de l'économie de l'île.

C'est d'ailleurs contre ces gros possédants et contre l'État qu'on a vu des manifestants par milliers descendre dans les rues pour manifester leur colère, défendre leur dignité a surtout ne pas servir de vaches à lait à une poignée de profiteurs qui prospèrent sur le dos des travailleurs et de la population laborieuse. Grâce à leur mainmise sur l'économie, ils peuvent notamment imposer, avec la complicité de l'État français, des prix exorbitants pour des produits de première nécessité. En relevant la situation de monopole et le manque de transparence dans la formation des prix, la très officielle Autorité de la concurrence et des prix sur les circuits de la grande distribution dans les DOM ne dit pas autre chose dans son avis remis le 9 septembre à la ministre Penchard.

Durant la grève, des dizaines de milliers de gens issus pour la plupart des quartiers pauvres ont manifesté leur volonté de dénoncer ces injustices en scandant « Matinik sé ta nou, Matinik sé pa ta yo, an ban pwofitè vôlè nou ké fouté yo déwô » (La Martinique est à nous, la Martinique n'est pas à eux, une bande de profiteurs voleurs que nous allons foutre dehors).

C'est dans ce contexte que, avec juste raison, G. Joachim-Arnaud a reflété sur les ondes le sentiment et le ras-le-bol de la population. En la convoquant, la justice coloniale et l'État français convoquent d'une certaine façon les milliers de gens qui ont osé qualifier haut et fort les exploiteurs de « pwofitè vôlè ».

Combat Ouvrier appelait donc tous les travailleurs, sympathisants, militants syndicalistes et politiques à venir nombreux devant l'hôtel de police du Lamentin, mercredi 16 septembre.

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