Loyers du secteur privé : De plus en plus inaccessibles18/09/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/09/une2146.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Loyers du secteur privé : De plus en plus inaccessibles

S'il est question d'une chute des prix de l'immobilier, en tout cas elle ne se répercute pratiquement pas sur les loyers. Selon une étude portant sur 1,5 million de contrats de location signés dans le secteur privé, il n'y a qu'un léger fléchissement du montant demandé par les propriétaires, 0,8 % en moyenne depuis le début de l'année. Une baisse n'est observée que dans la moitié des villes, allant de -0,5 % à Paris à - 4,2 % à Bordeaux, et elle ne touche ni les chambres isolées, ni les studios. À Lyon, Nice ou Nantes, les loyers ont connu de nouvelles augmentations, qui s'ajoutent à celles intervenues, comme partout, pendant plus de dix ans d'affilée.

Pendant ce temps, le pouvoir d'achat des milieux populaires a baissé. Or déjà en 2002, selon l'Insee, 1,37 million de ménages déclaraient avoir connu des difficultés pour régler leur loyer ou leurs charges durant les deux dernières années. Et en 2006 ils étaient 1,79 million, soit 30 % en plus.

La seule chose qui préoccupe le gouvernement est de rassurer les propriétaires qui ont des appartements à louer, et notamment ceux qu'il a encouragés à placer leur argent dans l'immobilier en leur faisant un cadeau fiscal. Pour la plupart, ils bénéficient en fait d'une assurance pour loyers impayés. Par ailleurs, dans les logements financés par les cotisations patronales (le « 1 % »), une « garantie des risques locatifs » s'applique aux salariés précaires et aux personnes qui consacrent plus du tiers de leur budget au paiement d'une location. Une telle situation n'est pas rare puisque, selon la Fondation Abbé-Pierre, le taux d'effort pour une personne isolée qui dispose du smic atteint, après déduction de l'aide au logement, 27,4 % du revenu dans le logement social et 48,1 % dans le parc privé.

Cela souligne une double urgence : l'augmentation des salaires et la construction de logements, à prix coûtant pour que les loyers soient moins inabordables.

Partager