Les fausses contritions d'Hortefeux18/09/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/09/une2146.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Les fausses contritions d'Hortefeux

« Je suis ému de penser que des gens ont pu être blessés dans leur être. Je veux vous dire mes regrets, au-delà d'une polémique inutile et injuste. J'exprime mon respect pour tous les Français. » Hortefeux a donc fini par s'exprimer après sa saillie - « Quand il y en a un, ça va. C'est quand il y en a beaucoup qu'il y a des problèmes » - lâchée lors de l'université d'été des jeunes de l'UMP, en présence d'un jeune militant d'origine maghrébine. Et encore n'a-t-il pas exprimé des excuses, mais des regrets, et ne l'a-t-il pas fait sur le fond, mais uniquement sur l'interprétation de ses propos.

Avant de s'exécuter, il a quand même fallu plusieurs jours à cet ancien patron du « ministère de l'Immigration et de l'identité nationale », si fier en son temps d'avoir dépassé l'objectif de 26 000 expulsions de travailleurs sans papiers fixé par son patron Sarkozy, en en renvoyant près de 30 000 dans leur pays et leur misère.

De toute évidence, les insanités de bistrot proférées par Hortefeux lui sortaient tout droit et tout naturellement du fond du coeur. Il avait seulement oublié qu'il était en public et que des caméras se trouvaient là. Il a bénéficié de la solidarité de ses compères du gouvernement, qui n'ont rien vu de répréhensible dans ses propos, pas plus d'ailleurs que Sarkozy, même si visiblement il y a eu quelques pressions sur Hortefeux pour qu'il s'explique et fasse cesser la polémique déclenchée par ses propos.

Alors, s'il ne tient qu'à lui et à ses compères, l'affaire devrait s'arrêter avec ces « regrets » hypocrites. On ne va pas faire démissionner un ministre ou un responsable, en 2009 en France, parce qu'il tient des propos dignes d'un dupont-lajoie. Sinon, il y en aurait des fauteuils vides, de Matignon à... l'Élysée.

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