« La Haute-Savoie vient de perdre en un an les emplois générés depuis dix ans » titrait, il y a quelques jours, le quotidien local Le Dauphiné. 8 546 emplois ont en effet été supprimés. En un an, la hausse du chômage est de 57,1 % pour le département, avec une pointe à 86,5 % pour le bassin d'emploi de Cluses, où se concentrent les usines de décolletage, pour beaucoup sous-traitantes des constructeurs automobiles.

Comme il n'y a pas eu beaucoup de créations d'emplois, la destruction nette d'emplois est de 2 682. Et pour la première fois depuis un demi-siècle, le département est passé au-dessous des 50 000 emplois industriels.

La plus grande partie de ces suppressions d'emplois s'est faite sans bruit : par les renvois massifs d'intérimaires, de CDD, mais aussi par le recours aux « ruptures conventionnelles » (environ 2 000 sur le département depuis l'application de cette loi de 2008, décidément bien pratique pour les patrons licencieurs !)

Bien sûr, le nombre des grosses fortunes de Haute-Savoie n'a pas diminué, les villas luxueuses à Megève ou au bord des lacs d'Annecy et du Léman ne sont pas fermées. Ce n'est pas la crise pour tout le monde.