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- Lutte ouvrière n°2146
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Freescale (ex-Motorola) - Toulouse : Grève contre les licencieurs de "Freesquale"
Chez Freescale Toulouse (ex-Motorola), depuis lundi 7 septembre, la majorité des cinq équipes (2x8, nuit et week-end) est en grève pour obtenir des indemnités de départ conséquentes, suite à la décision de fermeture des secteurs de production d'ici fin 2011. Il s'agit ni plus ni moins de 800 licenciements sur un effectif de 1 600 personnes.
La grève s'installe. Votée le lundi 7 septembre en assemblée générale, elle s'est déroulée sans encombre toute la semaine sur les deux équipes de jours et l'équipe de nuit, où les grévistes sont très largement majoritaires. Mais il fallait réussir à ce que le mouvement continue sur les deux équipes de week-end. La première des deux équipes a tenu à entendre les propositions du patron pour se décider, et devant le vide de ses propositions, elle a décidé de rejoindre la grève, bientôt suivie par la seconde équipe de week-end. La production s'est immédiatement effondrée, et des clients commencent à manquer de produits. Cela évidemment encourage les grévistes à persévérer.
Les travailleurs ont organisé des barrages filtrants. Ceux qui veulent rentrer dans l'usine doivent d'abord garer leur véhicule à l'extérieur, et c'est l'occasion de discussions entre grévistes et non grévistes, dont certains manifestent leur sympathie en versant à la caisse de solidarité. Les grévistes contrôlent également le va-et-vient des camions, et ce qui rentre ou sort du site.
L'assemblée générale de lundi 14 septembre n'a montré aucun fléchissement. Il y avait 250 présents, auxquels il faut rajouter ceux qui organisaient les barrages filtrants aux différentes entrées, et ceux qui récupéraient chez eux après avoir passé la nuit devant l'usine.
Le comité de grève élu de 30 membres se réunit quotidiennement et discute de l'attitude à avoir à l'entrée, et de nouvelles initiatives pour développer le mouvement. Il a été décidé d'envoyer une délégation à la manifestation du 17 septembre à la Bourse de Paris. Et parallèlement, le même jour, les grévistes de Freescale appellent à une manifestation à Toulouse, de solidarité contre les licenciements : « Cette manifestation s'adresse à toutes les entreprises (public et privé) ; il s'agit de montrer que ce qui nous arrive peut arriver à tous. »
À l'heure où nous écrivons, le patron a assigné deux représentants syndicaux au tribunal pour avoir soi-disant entravé les issues de secours, l'usine étant classé « Seveso », et pour entrave à la liberté du commerce. Le jugement sera rendu jeudi.
Les travailleurs de Freescale ne pourront peut-être pas empêcher le patron de fermer la production de plaquettes, mais il faudra qu'il en paie le prix !