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Leur société
Faute de personnel pour les accompagner : Des centaines d'enfants handicapés privés de rentrée
En principe, les enfants handicapés bénéficient de la loi du 11 février 2005, qui reconnaît à chacun le droit d'être scolarisé dans un établissement « ordinaire » et proche de son domicile. L'Éducation nationale est pourtant loin de se conformer à cette obligation.
Cette année, la situation s'est même aggravée : plusieurs centaines d'enfants n'ont pu faire leur rentrée, faute de personnel pour les accompagner. Des centaines d'autres ont été accueillis, mais dans des conditions qui sont loin d'être optimales. Dans le Lot-et-Garonne, la mère d'un garçon de trois ans a d'ailleurs porté plainte contre l'Éducation nationale pour « non-scolarisation » de son enfant, la directrice de l'école ayant refusé de le prendre en charge, ne disposant pas d'AVS (auxiliaire de vie scolaire) pour s'en occuper. Dans ce département, cinquante enfants sont dans la même situation, selon le syndicat Snuipp-FSU.
« Même si des postes d'AVS sont créés, ils ne sont pas toujours pourvus », soulignent des syndicalistes enseignants. Dans d'autres cas, l'AVS désigné doit se partager entre plusieurs enfants, voire entre plusieurs établissements, ce qui est loin de garantir une scolarisation normale de ces élèves.
Les restrictions budgétaires sont évidemment en cause. Ainsi sur 25 000 AVS et EVS (emplois vie scolaire), 5 000 ont vu leur contrat s'achever cet été. Et 500 seulement sont susceptibles de retrouver un poste cette année, déplore le président de l'Association des paralysés de France.
Les AVS, qui ont au minimum le bac et bénéficient d'une formation spécifique, ont un statut précaire et la durée totale de leur contrat ne peut excéder six ans. Le ministre de l'Éducation Luc Chatel a proposé aux associations de reprendre et de gérer 1 300 contrats d'AVS arrivés à échéance, postes qui ne seraient qu'en partie financés par l'État. Une manière pour ce dernier de se décharger de ses obligations. Quant à intégrer ce personnel spécialisé dans l'Éducation nationale, ce qui serait logique, la secrétaire d'État à la Famille Nadine Morano a par avance répondu aux associations qu'il n'est « pas question d'en faire des fonctionnaires ».
Le gouvernement sait trouver de l'argent pour arroser le patronat et les banques, mais pas pour assurer la scolarisation, dans des conditions normales, de tous les enfants. Cela le juge !