Sommet de Londres : Les banquiers peuvent dormir tranquilles09/09/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/09/une2145.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Sommet de Londres : Les banquiers peuvent dormir tranquilles

Les ministres des Finances des vingt pays les plus riches étaient réunis à Londres les 4 et 5 septembre, trois semaines avant le « vrai » G20 qui regroupera à Pittsburgh, aux États-Unis, les chefs des États.

Au programme : les banques, avec les bonus des traders et banquiers, les règles concernant les exigences de fonds propres et les aides des États dans le cadre des plans « de relance ». Le jeu de rôles est bien huilé : le duo franco-allemand proposant de limiter les bonus, dont les « montants horrifient l'opinion publique », selon Christine Lagarde, n'a obtenu qu'un soutien du bout des lèvres de la Grande-Bretagne, sans qu'il soit question de plafonnement, auquel les États-Unis s'opposent. Pour le secrétaire d'État au Trésor américain, Timothy Geithner, qui garde vraisemblablement en mémoire le déclenchement de la crise bancaire il y a un an aux États-Unis, l'axe était la consolidation des banques par un relèvement des exigences de fonds propres, dont l'idée ne réjouit pas les ministres européens - pas vraiment à même d'imposer quoi que ce soit aux grandes banques - et une plus grande proportion de titres « sains », ce que personne n'a osé contester.

Tous sont bien sûr tombés d'accord pour continuer à soutenir les capitalistes face à la crise qui, constatent-ils prudemment, est loin d'être terminée. En effet, « il faut soigneusement se préparer à retirer un jour les mesures de relance mises en place, d'un montant évalué à 5 000 milliards de dollars, mais le temps n'est certainement pas venu de le faire ». Voilà les banquiers et le patronat rassurés.

Il a également été question d'ajouter 500 milliards de dollars aux moyens du Fonds monétaire international, pour qu'il puisse intervenir dans les pays en difficulté - à sa manière, en contraignant les dirigeants des États « aidés » à en faire durement supporter les conséquences à la population. Quant à revoir le poids respectif de chacun au sein du FMI, où par exemple la Chine, avec moins de 4 % des voix, ne pèse pas plus que la Belgique, les Européens qui détiennent 30 % n'y tiennent guère, alors que les États-Unis, avec leurs 17 %, y sont prêts.

Et les paradis fiscaux non coopératifs ? On se donne six mois de délai et après, gare aux sanctions... pour les pays qui refuseraient de se conformer aux normes fixées, comme l'ont aussitôt fait six pays sur trente-huit pointés, d'autres s'apprêtant à signer les accords... qui n'engagent pas les banquiers.

D'ailleurs ceux-ci, réunis le 6 septembre à Bâle, se sont déclarés tout à fait satisfaits. On le serait à moins.

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