- Accueil
- Lutte ouvrière n°2145
- Prime chômeurs : Rien que de la poudre aux yeux
Leur société
Prime chômeurs : Rien que de la poudre aux yeux
En février 2009, après avoir ouvert les caisses de l'État pour soutenir les banques, Sarkozy s'était senti obligé d'annoncer quelques gestes en faveur des familles ou des chômeurs.
Rien à voir bien sûr avec les centaines de milliards d'euros pour les banquiers puisque l'ensemble des aides se montait royalement à 2,6 milliards d'euros. Parmi ces mesurettes, Sarkozy avait annoncé le versement d'une prime exceptionnelle de 500 euros pour les chômeurs. Ce n'était bien sûr pas pour tous les chômeurs mais pour 234 000 d'entre eux, estimation chiffrée de tous ceux qui, ayant perdu leur emploi entre le 1er avril 2009 et le 31 mars 2010 et ayant travaillé au moins deux mois dans les deux années et demi passées, n'avaient pas droit aux allocations chômage. Au total une somme de 117 millions d'euros avait été prévue.
Ce n'était pas grand-chose, surtout à un moment où le chômage explose, mais le pire c'est que ces chômeurs n'en ont même pas vu la couleur. D'après le journal Les Échos, fin juillet 2009, seuls 2 162 d'entre eux avaient touché les 500 euros. Pôle emploi confirme ces chiffres mais parle de 3 283 bénéficiaires début septembre.
Quel que soit le chiffre réel, il est de toute façon ridiculement faible mais cela n'a pas empêché le secrétaire d'État à l'Emploi Wauquiez d'affirmer que c'était une « bonne nouvelle » qui montrait l'amélioration de l'indemnisation du chômage... comme si le fait qu'il y ait moins de bénéficiaires prouvait qu'il y avait moins de chômeurs. Les milliers de salariés qui ont perdu leur emploi ces derniers mois apprécieront ! Comme apprécieront les employés de Pôle emploi dont les syndicats expliquent ces chiffres par le manque criant de personnel déjà submergé par les dossiers et bien en peine pour en gérer de nouveaux.
Avec le RSA, le gouvernement avait déjà montré qu'il y a loin de ses promesses à la réalité. Depuis sa mise en place en avril 2009, seuls 195 000 travailleurs l'ont touché, soit moins d'un sur dix des bénéficiaires potentiels d'après les chiffres mêmes du gouvernement. Mais si du RSA à la prime aux chômeurs, on est loin du compte, c'est tout simplement parce que Sarkozy ne tient que les promesses qu'il fait au patronat.