Molex - Villemur-sur-Tarn (Région toulousaine) : Chantage et mépris des droits des travailleurs09/09/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/09/une2145.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Molex - Villemur-sur-Tarn (Région toulousaine) : Chantage et mépris des droits des travailleurs

Après cinq semaines de grève en juillet, les 280 travailleurs de Molex se sont vu interdire l'entrée de l'usine depuis le 5 août.

Bien que la justice ait refusé d'autoriser le patron à fermer l'usine, celui-ci maintient son « lockout ». Des vigiles gardent l'accès, et une partie des travailleurs occupent le trottoir jour et nuit pour « empêcher le déménagement des machines ». Il y a aussi quelques gendarmes en faction sur le trottoir d'en face. Ils ne sont pas là pour faire respecter les décisions de justice, mais pour éviter les « débordements ».

Pour les dirigeants de Molex qui veulent boucler le plan « social » le 15 septembre, pas question non plus du repreneur miracle déniché par le ministre Estrosi. Quant aux rodomontades de Sarkozy, elles apparaissent pour ce qu'elles sont, des mots pour amuser la galerie.

Les patrons de Molex n'ont que faire des gesticulations des dirigeants politiques. Ils sont même prêts à tout pour prendre à la gorge les salariés, et notamment le chantage à la paie. Ainsi, celle d'août n'est toujours pas versée, alors que la paie de juillet a été fortement amputée des retenues dues aux cinq semaines de grève. Après discussions avec les syndicats, ils consentaient finalement à payer quinze jours pour le mois d'août, si les discussions sur le plan « social » démarraient. Puis, prétextant la saisie des Prud'hommes par 110 travailleurs pour obtenir la totalité du salaire d'août, la direction refuse le paiement des quinze jours à ceux ayant porté plainte.

Gouvernement inopérant, patron arrogant, les salariés continuent le bras de fer. Les travailleurs de Molex ont mille fois raison de se défendre. Il n'y a aucune raison d'accepter d'être les victimes du Monopoly des capitalistes, qu'ils soient américains ou français. Molex doit payer pour les emplois ou pour des indemnités décentes. Mais Snecma-Labinal aussi doit payer, qui a vendu en 2004 à Molex l'activité connectique automobile. Ainsi que Peugeot qui depuis des années profite du travail des salariés.

Une manifestation interprofessionnelle était organisée par la CGT de Haute-Garonne devant l'usine Molex, mercredi 9 septembre à 17 h. La CGT Labinal (sur le même site que Molex) appelait à un débrayage pour l'après-midi. La manifestation était soutenue par les partis de gauche et d'extrême gauche, dont Lutte Ouvrière. Bernard Thibault, qui n'est pas si souvent aux côtés des salariés en lutte, sera présent. Mais il est vrai qu'il a fait du « cas Molex » un enjeu de sa politique « de défense du tissu industriel ».

A l'heure où nous écrivons, les discussions se poursuivent entre les syndicats, le médiateur et la direction Molex. Mais la fermeture définitive, qui devait avoir lieu en juin, est prévue pour le 31 octobre. La lutte continue.

Correspondant LO

Un PDG parano ?

Le PDG de l'entreprise, établi à Saint-Chamond, qui est un bureau d'études employant 360 salariés (employés, techniciens et cadres), semble jouer à se faire peur. Les salariés ont en effet vu apparaître des vigiles : six sont là pour le jour, où ils sont en place aux deux entrées du bâtiment, et aussi, tiens donc, près du bureau dudit PDG, qui est fermé à clé et seulement accessible par l'ascenseur. Deux vigiles sont également là pour la nuit.

Peut-être veut-il donner des idées aux salariés ?

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