Les premiers « jardins d'éveil »09/09/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/09/une2145.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Les premiers « jardins d'éveil »

Présentés comme un nouveau mode de garde des enfants de 2 à 3 ans, les premiers jardins d'éveil ont été inaugurés ces derniers jours dans le Tarn-et-Garonne par la secrétaire d'État à la Famille, Nadine Morano.

Ce nouveau dispositif est présenté comme capable de gérer en l'espace de quatre ans 8 000 enfants que les écoles maternelles, faute de moyens, ne peuvent accueillir. Avec un personnel moins nombreux qu'en crèche, puisque trois adultes suffisent, selon le cahier des charges, pour encadrer jusqu'à 24 enfants, ces garderies relookées « éveil » espèrent recevoir la clientèle des parents sans solution pour leur enfant.

Ces structures semblent se situer assez loin de la sécurité et de la variété d'activités offertes par les crèches collectives, où les enfants sont encadrés par des puéricultrices mais également suivis par pédiatres et psychologues. Mais, dans ces dernières, les places manquent gravement. Les futurs jardins d'éveil n'ont pas grand-chose à voir non plus avec les premières classes de maternelle, auxquelles ils devraient visiblement se substituer. Loin d'être cette structure éducative à l'efficacité largement reconnue, ils tendent vers la pure et simple garderie, payante évidemment.

Financé non par l'État, mais par les collectivités territoriales, les Caisses d'allocations familiales et les familles, ce dispositif devrait coûter aux parents qui l'utiliseront entre 45 et 425 euros par mois, selon les revenus, repas compris - c'est-à-dire bien plus, pour le sommet de la fourchette, que le prix des repas dans une école maternelle. Il ouvrirait, aux parents imposables, la possibilité d'un crédit d'impôts. Le système ne serait donc pas toujours moins onéreux que le recours à une assistante maternelle.

Mais surtout, comme l'ont fait remarquer les syndicats enseignants, il permet à la fois d'économiser de nombreux postes d'instituteurs, et remet en cause la gratuité de règle à l'école maternelle, sans offrir la qualité de celle-ci.

Les naissances augmentent, selon les statistiques : il est encore plus urgent d'ouvrir des places de crèche et des classes de maternelle pour les enfants de moins de trois ans.

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