Israël-Palestine : La colonisation permanente09/09/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/09/une2145.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Israël-Palestine : La colonisation permanente

Dimanche 6 septembre, le gouvernement israélien a annoncé son intention de construire des centaines de nouveaux logements et bâtiments dans les colonies de Cisjordanie. C'est là sa réponse à la demande du gel de la colonisation mollement réclamée par les États-Unis et l'Union européenne, entre autres.

Les gouvernants israéliens que le culot et l'hypocrisie n'étouffent absolument pas, ont présenté leur décision comme un préalable à l'acceptation d'un gel éventuel, d'ores et déjà limité dans le temps. En quelque sorte les Israéliens construiront par avance ce qu'ils ne pourraient pas bâtir durant la période où le gel serait censé être appliqué.

Et pourtant, le gel en question était par avance bien liquéfié. Il devait porter uniquement sur la construction de nouveaux logements dans les colonies de Cisjordanie où vivent maintenant quelque 500 000 colons israéliens. En revanche, il ne devait pas concerner les 2 500 logements qui avaient déjà reçu le feu vert du gouvernement, ni toucher non plus les bâtiments publics ou les quartiers de colonisation de Jérusalem-Est.

La décision du Premier ministre Nétanyahou n'est évidemment pas surprenante. Elle est dans le droit fil de toutes les politiques mises en oeuvre par les gouvernements israéliens, quelles qu'aient été leurs étiquettes politiques, et qui se résument toutes à la dépossession des Palestiniens, parfois à grande échelle, parfois de façon plus lente et plus rampante, mais toujours avec brutalité.

Pendant que les uns et les autres parlaient d'un prétendu gel de la colonisation, prélude à la reprise d'un « processus de paix » qui n'a jamais existé, des Palestiniens étaient expulsés de leurs maisons et jetés à la rue. Le quotidien britannique The Gardian du 24 août rapportait : « La police est venue pour eux à l'aube, un dimanche, fortement armée, portant des casques et des boucliers anti-émeute pendant qu'ils forçaient les portes en métal des maisons et traînaient les deux familles palestiniennes à l'extérieur de la rue. » Cette exaction se déroulait alors que Nétanyahou affirmait devant son cabinet ministériel : « Nous ne pouvons pas accepter l'idée que les Juifs n'aient pas le droit de vivre et d'acheter dans toutes les parties de Jérusalem. » Avec des policiers et des soldats en guise de notaire, les choses deviennent évidemment bien plus simples pour les « acheteurs » israéliens !

Si la politique israélienne n'a finalement rien de surprenant, celle des États-Unis est elle aussi sans surprise. Hillary Clinton, la secrétaire d'État, a simplement jugé cette politique d'expulsion et de dépossession « profondément regrettable », faisant écho à ceux qui, au sein même de l'administration américaine, parlent d'une nécessaire « flexibilité », s'agissant de l'adaptation de la politique américaine aux desiderata israéliens.

C'est dire que l'arrogance israélienne se marie très bien avec le laisser-faire des principales puissances occidentales. Elle s'en nourrit même.

La politique américaine a évidemment son pendant dans les pays de l'Union européenne, qui condamnent en se gardant bien de toute mesure qui pourrait gêner le gouvernement israélien. Alors que l'Union européenne élève de vaines protestations à l'encontre des dernières décisions de Nétanyahou, elle attribue à une firme israélienne un marché de 230 millions d'euros concernant l'équipement en eau potable de l'île de Chypre.

Des gestes qui en disent plus que les paroles.

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