General Motors - Strasbourg : Un nouveau plan de suppressions d'emplois09/09/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/09/une2145.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

General Motors - Strasbourg : Un nouveau plan de suppressions d'emplois

Pousser les ouvriers dehors pour « sauver les emplois », c'est la deuxième fois en l'espace de 18 mois que la direction de GM joue ce petit jeu. Sans doute pour ne pas froisser la fibre sociale de ses « partenaires », elle s'évite le désagrément de licenciements bruts et fait appel « au sens des responsabilités » des salariés par rapport à l'intérêt de l'entreprise.

En mars 2008, la direction nous avait annoncé un plan de 168 départs volontaires. Elle avait mis les moyens pour qu'effectivement il y ait des départs, avec un cabinet de reclassement à demeure dans l'usine pendant plusieurs semaines et des indemnités qui paraissaient importantes. D'ailleurs, la prime aux années d'ancienneté était suffisante pour allécher un certain nombre de travailleurs entre 57 et 60 ans. La moitié des départs appartenait à cette catégorie d'âge. Cette première vague de licenciements déguisés a été suivie de quelques turbulences avec l'annonce de la mise en vente de l'usine (l'usine est toujours GM un an après, mais reclassée dans la partie « pourrie » de GM depuis la remise sur pied d'un New GM Company grâce à l'argent de l'État américain) avec chômage partiel pendant presque trois mois, réparti en semaines entières d'octobre à avril. Mais soudain, changement de cap : on repart sur les heures supplémentaires pour cause de grosse commande avec une augmentation de la production de 1 100 boîtes de vitesse à 1 450 par jour.

Nouvelle turbulence en ce début septembre 2009 : les perspectives pour 2010 seraient mauvaises - comme si ces responsables pouvaient lire dans une boule de cristal ce qui se passera dans six mois ou un an ! Donc la direction demande à 198 victimes potentielles de se désigner volontaires pour quitter l'usine d'ici fin 2010. En réalité, il s'agit de préparer le terrain pour un éventuel repreneur, puisque la vente est toujours d'actualité.

On ne peut pas dire que l'annonce ait enthousiasmé les travailleurs, excepté quelques fidèles exécutants du patron qui sont prêts à mouiller leur chemise pour convaincre leurs camarades de travail qu'ils devraient partir. Tous ceux qui ont atteint un âge respectable pour prendre les indemnités et un repos bien mérité, soit sont déjà partis en 2008, soit ont des problèmes particuliers qui nécessitent qu'ils accumulent encore des trimestres pour espérer une retraite qui leur permette à peu près de vivre.

Alors non, partir pour aller allonger la queue au Pôle emploi qui est déjà submergé par les licenciés de toutes les autres usines et entreprises diverses de la région, ça ne dit rien à personne. Pour les salariés, la seule solution juste serait de prendre sur les 59 millions d'euros de bénéfices créés en 2008, sans parler de ceux que nous sommes en train de produire à coups d'heures supplémentaires pour assurer le salaire de tous.

Partager