Forfait hospitalier en hausse de 25 % : Le culot des fauteurs de crise09/09/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/09/une2145.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Forfait hospitalier en hausse de 25 % : Le culot des fauteurs de crise

Quand Le Journal du dimanche a révélé l'intention du gouvernement d'augmenter le forfait hospitalier de 25 %, le ministre du Budget Éric Woerth a osé déclarer : « C'est une piste parmi d'autres pour protéger la Sécurité sociale. » Il ne manque pas de culot !

Comme chaque année, à la veille de l'examen du projet de loi de financement de la Sécurité sociale, le gouvernement ressort le « trou de la Sécu ». Pour 2009, le déficit entre recettes et dépenses devrait atteindre 20 milliards d'euros pour le régime général (maladie, retraite, famille, accidents du travail) et 10 milliards pour la seule branche maladie. Et les prévisions pour l'année 2010 font état d'un « trou » de 30 milliards pour le régime général dont 15 milliards pour la maladie. Du jamais vu !

Comme chaque année aussi, le gouvernement sort son train de mesures pour faire payer les assurés sociaux. De 16 euros à l'heure actuelle, le forfait hospitalier - censé correspondre aux frais hôteliers des malades hospitalisés - passerait à 20 euros, soit une augmentation de 25 %. Autre « piste », le gouvernement envisage de baisser de 35 % à 15 % le taux de remboursement de certains médicaments, tels les remèdes contre le rhume, les sirops contre la toux, l'aspirine ou encore le paracétamol. Et le gouvernement n'est pas à une absurdité près puisque, d'un côté les services de santé préconisent l'utilisation du paracétamol en cas de grippe et, de l'autre, le gouvernement veut diminuer son remboursement...

Mais le « trou » ne pourra pas être colmaté par l'augmentation du forfait hospitalier. Même s'il passe à 20 euros - ce qui n'est pas dit car le gouvernement est coutumier de ces attaques sur lesquelles il revient partiellement dans l'espoir de mieux les faire passer - cela ne rapportera que 400 millions d'euros. Une goutte d'eau dans l'océan des 10 et 15 milliards de déficits prévus pour l'assurance-maladie en 2009 et 2010. Et aucune des « pistes » du ministre Woerth ne permettra de résorber le déficit car toutes s'attaquent à diminuer les dépenses alors que, plus que jamais, le « trou » est dû à une diminution des rentrées.

Depuis des années déjà, les exonérations de cotisations sociales offertes par le gouvernement en cadeau aux entreprises privent la Sécurité sociale de ses ressources, d'autant que l'État, qui est censé les compenser pour une grande part, n'est pas pressé de le faire. Mais désormais, avec la crise économique, avec les licenciements en rafale et l'envolée du chômage, avec la stagnation voire la diminution des salaires de ceux qui ont encore un emploi, les rentrées sont amputées des cotisations prélevées sur les salaires, à un niveau encore jamais atteint. De son propre aveu, le gouvernement estime que la moitié du déficit de la Sécurité sociale est due à la crise. Et il est loin du compte.

La crise économique, doublée des cadeaux offerts par milliards aux industriels et aux banquiers, a entraîné un record du déficit de l'État et un record de celui de la Sécurité sociale. Ces milliards, qui ont été offerts en pure perte pour la collectivité, auraient permis de créer des milliers d'emplois indispensables dans la fonction publique et d'assurer les cotisations permettant de renflouer les caisses.

Au lieu de cela, on nous parle d'augmentation du forfait hospitalier et de moindre remboursement des médicaments. Cela grèvera le budget de ceux qui ont encore les moyens de se soigner et conduira ceux qui ne les ont pas à cesser de le faire. Déjà, près de 15 % de la population déclarent renoncer à des soins, faute d'argent pour les payer. À l'avenir, ils seront encore plus nombreux si on laisse le gouvernement perpétrer ses sales coups.

Cette organisation économique et le gouvernement à son service conduisent la société à sa ruine. Il est vital de les empêcher de nuire !

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