Continental - Clairoix : Après la condamnation de six d'entre eux, les travailleurs se mobilisent09/09/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/09/une2145.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Continental - Clairoix : Après la condamnation de six d'entre eux, les travailleurs se mobilisent

Des centaines de travailleurs de Continental Clairoix se sont réunis le 2 septembre au lendemain du jugement du tribunal correctionnel de Compiègne, indignés par les lourdes condamnations pour l'exemple rendues contre six d'entre eux (de trois à cinq mois de prison avec sursis, et une condamnation collective à rembourser 63 000 euros, et peut-être bien plus, à l'État). Rendez-vous était pris lundi 7 septembre pour une assemblée générale qui devait décider des suites à donner.

Ce jour-là, ce sont entre 600 et 700 travailleurs de Continental qui ont répondu présent et qui ont décidé d'entamer le combat pour la défense de leurs camarades injustement condamnés. Les six condamnés ont rendu publique leur décision de faire appel, à la condition que leurs camarades se mobilisent à leurs côtés dans ce combat difficile. L'assemblée, avec enthousiasme, a voté d'engager la mobilisation pour obtenir la relaxe des six condamnés, en décidant pour commencer de participer déjà à la manifestation à la Bourse de Paris le 17 septembre.

Malgré les risques graves encourus par leurs six camarades (la cour d'appel pourrait aggraver les condamnations pénales) et avec leur accord, tout le monde a décidé de ne pas accepter cette condamnation infamante. D'autant que ce jugement représente une menace pour le monde du travail et les libertés publiques. En effet, il réintroduit la notion de responsabilité collective en cas de grève et manifestation, telle qu'elle existait avant 1981 dans la loi dite « anticasseurs ». C'est-à-dire qu'un gréviste ou un manifestant, indépendamment de ce qu'il aurait pu faire lui-même, pourrait se voir condamné pénalement et à payer les réparations, pour ce qu'on reprocherait à d'autres, du seul fait de sa présence dans une grève ou une manifestation.

Ce n'est pas là une interprétation partisane, c'est le point de vue revendiqué publiquement par le sénateur-maire de Compiègne, Marini, personnalité influente à l'UMP. Ce dernier a demandé que ce jugement, qui introduit la responsabilité collective, fasse jurisprudence et que ses principes s'appliquent partout dans le pays.

Ces gens-là, ministres politiciens et leur valetaille, reprochent à grands cris les prétendus frais occasionnés à la collectivité par la manifestation des travailleurs de Continental le 21 avril dernier. Ils ont un culot sans nom. Les frais pour la collectivité de la fermeture de Continental et du désastre social et économique qu'elle va entraîner se montent à des sommes énormes. On peut estimer, qu'entre les pertes de cotisations sociales, les versements des Assedic, les pertes d'impôts sur les sociétés, de taxe professionnelle et autres impôts locaux, etc., l'ensemble dépassera allègrement les 500 millions d'euros, sans parler des conséquences pour tous les sous-traitants et des emplois induits qui sont au moins le double des 1 120 salariés de Continental. Contre les dirigeants délinquants de Continental, tels que les caractérisaient les ministres au printemps dernier, non seulement le gouvernement et l'État n'ont rien fait, malgré leur engagement d'entamer des poursuites, mais ils se sont montrés totalement complices.

En tous les cas, les travailleurs de Continental qui les sollicitent, doivent avoir le soutien et la solidarité du plus grand nombre dans leur combat pour la dignité, le droit des travailleurs et les libertés publiques.

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