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- Lutte ouvrière n°2145
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Centre Hospitalier J. Imbert - Arles (Bouches-du-Rhône) : La détresse des urgences
Le personnel des urgences de l'hôpital J. Imbert d'Arles a rendu publiques les carences dangereuses de ce service. La commune d'Arles est une des plus vastes de France et elle reçoit pendant l'été de nombreux vacanciers et festivaliers. Il n'est pas étonnant que la fréquentation des urgences en soit décuplée.
Le service des urgences doit à la fois récupérer les malades et blessés sur l'étendue de la commune (Service Mobile d'Urgence et Réanimation dépendant du SAMU) et par ailleurs accueillir les malades à l'hôpital. Or, après 22 heures, il n'y a plus d'infirmière spécialisée disponible pour accueillir le public et effectuer le tri en fonction du degré d'urgence. C'est une aide-soignante qui, parmi de nombreuses autres demandes moins urgentes, doit détecter la détresse respiratoire ou cardiaque qui nécessite une intervention immédiate du médecin. Elle doit aussi assurer le brancardage vers la radio, passer la serpillière, nettoyer les boxes salis par du vomi ou du sang et assurer le travail administratif...
Le lieu lui-même est impropre à un bon exercice de la médecine d'urgence. Si les nouveaux locaux sont très beaux, le service s'étend sur un dédale de couloirs où il est impossible de contrôler efficacement les malades.
La direction de l'hôpital prétend ne pas trouver d'infirmiers souhaitant faire carrière à Arles. En réalité on ne compte pas les candidats qui ont été refoulés, découragés lors de leur premier entretien d'embauche.
Cet été, suite à l'arrêt maladie d'un interne, le service des urgences a basculé dans une situation extrêmement dangereuse due à la carence en effectifs médicaux. Comme les médecins urgentistes l'ont écrit au directeur : « Nous avons frôlé "une catastrophe" dans la prise en charge d'un patient critique, dans un service plein, avec une salle d'attente pleine, et un seul médecin senior sans interne pour l'épauler, l'équipe SMUR étant sollicitée à l'extérieur... »
C'est dire à quel point la politique de restriction du personnel orchestrée par le gouvernement est finalement dangereuse pour les patients et insupportable pour le personnel.
La direction, elle, n'a pas pris au sérieux les messages d'alerte que lui adressaient les médecins urgentistes et le personnel soignant dans son ensemble. Pour elle, les fiches d'alerte ne seraient que prétexte pour « ennuyer » le directeur de garde ! Quant au chef de service, il a laissé le personnel se débattre face à l'ingérable.
La situation devenant dramatique, il a fallu que le personnel informe le public par la presse et la radio pour que la direction de l'hôpital réagisse et se penche sur la situation des urgences. Un comité d'hygiène et de sécurité exceptionnel a été convoqué pour le 8 septembre. Mais pour l'instant, rien n'est encore résolu.