Quand le fisc leur fait les yeux doux02/09/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/09/une2144.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Quand le fisc leur fait les yeux doux

Ce n'est pas d'aujourd'hui que le gouvernement fait semblant de faire la chasse à la fraude fiscale.

Début 2009, Sarkozy avait demandé que soit mise en place une « cellule de régularisation », censée inciter les fraudeurs à cesser de l'être. Ainsi, d'avril à juillet, malgré l'anonymat garanti aux citoyens français ayant des avoirs non déclarés dans les paradis fiscaux, et bien que leurs appels téléphoniques ne soient pas enregistrés et qu'ils puissent rencontrer un agent des impôts, dans un endroit discret et sans avoir à décliner leur identité, cette « cellule » n'a reçu que 600 appels. Le quotidien économique et financier La Tribune, qui a consacré un article à cette cellule de « dégrisement », en référence aux pays qualifiés de « gris » parce qu'ils se comportent comme des paradis fiscaux, ajoutait que l'on avait précisé à son reporter - qui s'était présenté sans se faire connaître - que « nous ne contrôlons pas la résidence (fiscale du fraudeur) des années antérieures » à sa déclaration. Il n'y a donc pas de pénalités rétroactives, alors que c'est censé être la règle en matière de fraude fiscale. Ce même journal souligne que, « pudiquement, les communiqués (du ministère du Budget) parlaient de modulation des pénalités pour tenir compte de la démarche spontanée du contribuable (qui) réalisera une bonne affaire ».

Et ce même journal de souligner que l'« on n'a jamais vu les services fiscaux aussi prévenants ». Mais il faut croire que cela ne suffit pas aux riches fraudeurs car, finalement, selon le ministère du Budget, malgré tout cela il n'aurait pu boucler que... 20 dossiers ! 20 sur plusieurs centaines de milliers d'évadés fiscaux, selon le ministre du Budget, cela en dit long sur le fait que ces gens-là savent vraiment ne pas avoir à s'en faire.

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