PSA Mulhouse : Suppressions d'emplois pour les uns, 47 heures par semaine pour les autres02/09/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/09/une2144.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

PSA Mulhouse : Suppressions d'emplois pour les uns, 47 heures par semaine pour les autres

Comme dans la plupart des usines de production automobile, à PSA Mulhouse (8 800 travailleurs en CDI et 1 000 intérimaires) nous avons connu des périodes de chômage technique jusqu'à fin mars dernier. Cela s'est traduit par une diminution importante de la production et, en quelques mois, 1 200 intérimaires ont été mis à la porte.

Mais depuis avril, c'est tout l'inverse ou presque : quasiment tous les samedis en horaire du matin sont travaillés, la production sur la ligne des 206+ et 308 a augmenté de 30 % en mai, et une équipe de nuit a été remise en place début juillet (avec un arrêt probable en fin d'année).

Le discours de la direction, relayé dans les ateliers, a donc évolué : après avoir propagé l'idée, chiffres à l'appui, que les marchés étaient en baisse partout pour mieux faire passer les périodes de chômage partiel, l'heure est à nouveau au refrain sur l'air du « réjouissons-nous, le commerce demande des voitures » - cette fois pour que l'on accepte les semaines de 47 heures de présence effective à l'usine !

Ce changement plutôt rapide rend perplexe les salariés, qui sont bien sûr loin de se réjouir d'avoir à enchaîner des semaines de travail à rallonge... alors que la direction ne cache pas son intention de faire à nouveau chômer certains secteurs en fin d'année.

Derrière cette politique de la production en montagnes russes, il y a surtout la volonté affichée des patrons en général, et de PSA en particulier, de rendre les usines « plus flexibles », c'est-à-dire de les faire tourner en marche forcée une partie de l'année pour ensuite, selon les besoins, les mettre au chômage technique pour réduire les stocks.

Les conséquences de ces choix sont dramatiques pour des dizaines de milliers de travailleurs, qu'ils soient intérimaires ou salariés des entreprises sous-traitantes. Mais c'est le prix que Peugeot veut nous faire payer pour éviter que la crise n'écorne les profits d'une poignée d'actionnaires, au premier rang desquels la famille Peugeot, l'une des grandes fortunes du pays.

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