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Leur société
Niches fiscales : Le toilettage n'aura pas lieu
Des députés UMP se faisaient fort d'augmenter les recettes de l'État en s'attaquant aux niches fiscales, au nombre de 486 en 2009, et qui représentaient un manque à gagner de près de 73 milliards d'euros. Et le gouvernement avait su faire de la publicité autour de leurs travaux, en se donnant des airs de bon comptable de l'argent des contribuables.
Mais les travaux de ces deux députés UMP, Carrez et Méhaignerie, ont dû les amener trop loin car, jeudi 27 août, ils ont annoncé qu'ils les suspendaient et qu'il n'y aurait donc pas de limitation des niches fiscales en 2010. Ils s'en expliquent ainsi : « Avec le débat sur la taxe carbone, il fallait éviter de prêter le flanc à la critique d'une droite alourdissant la fiscalité », tirant ainsi hypocritement un trait d'égalité entre une taxe carbone que payeront tous les consommateurs et des niches fiscales dont les principaux bénéficiaires sont avant tout de très riches contribuables.
Les niches fiscales ne représentent bien sûr pas la seule manière pour ces riches de payer moins d'impôts mais elles avaient manifestement du succès puisque, depuis 2003, on était passé de 418 niches à 486 aujourd'hui pour des exonérations passées de 50 à 73 milliards. Pourtant en 2004 Nicolas Sarkozy avait promis, quand il était ministre des Finances, que « les niches fiscales inutiles ou injustes seront soit supprimées soit réformées » mais à son départ de Bercy, elles étaient encore plus nombreuses.
L'exemple venait donc de haut et Sarkozy a montré depuis, avec le bouclier fiscal, tout l'intérêt qu'il porte aux impôts des plus riches permettant ainsi en 2008 à 5 660 contribuables de se mettre dans les poches 453 millions d'euros.
Carrez disait avoir découvert que : « Il y a dans chaque niche fiscale un chien qui mord ». Il a manifestement suffi qu'ils montrent juste un peu les crocs pour qu'on les laisse dormir tranquille.