Hôpitaux publics : Une situation indigne02/09/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/09/une2144.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Hôpitaux publics : Une situation indigne

Les officiels qui dissertent gravement des mesures sanitaires à adopter en cas d'épidémie de grippe A refusent de voir que, dès maintenant, le système hospitalier est à la limite de la rupture.

D'un bout à l'autre du pays, les hôpitaux sont toute l'année victimes de plans de « retour à l'équilibre » qui, sous prétexte de résorber des déficits, suppriment des emplois et ferment des lits, quand ce n'est pas des services entiers. Et en été, comme d'habitude, malgré la baisse générale des activités, le départ en vacances d'une partie du personnel fait plus clairement apparaître toutes les pénuries, en matériel mais surtout en personnel.

Les déficits, ou prétendus tels, ne sont pourtant pas monstrueux, en admettant que le mot déficit ait un sens, s'agissant d'un hôpital public. Sur l'ensemble du pays, ils atteindraient 574 millions d'euros. À peine 1 % d'un budget de 55 milliards. Si l'État n'avait que 1 % de déficit, il s'en ferait un titre de gloire.

Mais, dans les hôpitaux, c'est le prétexte pour imposer des milliers de suppressions de postes : 700 cette année à Paris, correspondant à 1 200 emplois ; 200 à Nantes ; 800 à Lyon d'ici 2013, etc. La ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, prétend avoir créé 25 000 emplois dans les hôpitaux, au niveau national. Mais les syndicats de médecins, eux, annoncent la suppression de 20 000 postes. Et de fait, les hospitaliers constatent que partout il y a moins de monde. Du coup, pour le personnel, c'est en permanence le stress et la surcharge de travail, les horaires intenables, les congés qu'on ne peut prendre, la crainte de la négligence ou de l'accident médical toujours possible.

Le député PS Jean-Marie Le Guen, président de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris, protestant contre les diminutions d'effectifs, a déclaré : « Je tire la sonnette d'alarme car on prend des risques avec la santé des franciliens ». Ajoutant : « En début d'année, le ministère nous a réclamé ces suppressions d'emplois. On nous a dit : vous pouvez diminuer votre activité, on s'en fiche, il faut absolument réduire le personnel ».

Ces réductions de budget et de postes sont inacceptables.

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