Déficit budgétaire : Qui va le combler ?02/09/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/09/une2144.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Déficit budgétaire : Qui va le combler ?

En juin dernier, le ministère du Budget avait annoncé que le déficit de l'État serait de 140 milliards d'euros en 2009, alors qu'il avait été de 56,2 milliards en 2008. Cette prévision sera probablement dépassée car, mardi 11 août, le gouvernement a annoncé qu'il avait atteint 86,6 milliards pour les six premiers mois de l'année. Si la tendance était maintenue, les 150 milliards d'euros pourraient donc être largement dépassés fin 2009.

Derrière ces sommes extravagantes - qui s'ajouteront au plus de 1 300 milliards d'euros de dettes publiques cumulées à la fin de l'année 2008 - se dissimulent les aides que l'État a accordées aux industriels et aux banquiers et donc la charge que le patronat fait peser sur toute la société.

Sous prétexte de plan de lutte contre la crise, le gouvernement a accordé aux entreprises des allégements de trésorerie, le remboursement de crédits de TVA, des reports de déficits ou encore des crédits impôts-recherche. À cela se sont ajoutés les aides et prêts consentis aux industriels de l'automobile. À ces cadeaux offerts au patronat s'ajoute l'effondrement de l'impôt sur les sociétés qui a reculé de... 80 % en raison du « ralentissement » de l'activité économique.

Si l'augmentation du chômage dans les derniers mois pèse directement et immédiatement sur des dizaines de milliers de familles populaires et sur tout le monde du travail, l'explosion du déficit de l'État est aussi un moyen que patrons et gouvernements utilisent pour faire payer la crise à la population. Car pour renflouer les caisses publiques et surtout déverser des milliards dans celles du patronat, le gouvernement continuera à supprimer des emplois dans la fonction publique et y bloquera les salaires, rognera toujours plus sur les moyens accordés aux services publics, limitera les aides et allocations aux plus démunis. Et bien sûr cette politique ne garantit en rien une « sortie de crise », bien au contraire puisqu'elle aggrave les conditions d'existence de la population.

Pour préserver le patronat des conséquences de la crise, le gouvernement est prêt à laisser filer le déficit budgétaire. Mais la facture, c'est la population qui la paiera, aujourd'hui et dans les années qui viennent... à moins que patrons et gouvernement aient à subir un retour de bâton de la part du monde du travail.

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