Condamnation des salariés de Continental : Une attaque en règle contre tous les travailleurs02/09/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/09/une2144.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Condamnation des salariés de Continental : Une attaque en règle contre tous les travailleurs

Mardi 1er septembre, le tribunal de Compiègne a donc condamné six des sept salariés poursuivis pour la manifestation du 21 avril 2009 à la sous-préfecture de Compiègne.

Des peines de trois à cinq mois de prison avec sursis sont tombées et pour finir le tribunal a condamné solidairement les six salariés à payer à l'État les sommes que celui-ci réclamerait pour les prétendus dégâts qu'il y aurait eu à la sous-préfecture. Le montant à payer n'a pas été fixé puisque l'État avait déclaré le 17 juillet qu'il ne lui serait pas possible d'en établir le montant exact avant plusieurs mois. D'avril à juillet il avait déjà doublé les sommes annoncées, les faisant passer de 30 000 à 63 000 euros. Et aujourd'hui qu'il a entrepris la remise à neuf de l'ensemble de la sous-préfecture (peinture extérieure, pose de volets, etc ), totalement indépendamment de ce qui a pu se passer le 21 avril, on peut s'attendre à tout quant au montant que l'État aura le culot de réclamer aux salariés de Continental. C'est peu dire que ce jugement suscite l'indignation, d'autant que l'État non seulement n'a pas poursuivi les dirigeants de Continental pour les multiples délits qu'ils ont commis mais leur a, en plus, offert un cadeau de 20 millions.

La procureure de la République, le 17 juillet dernier, avait reconnu qu'elle était incapable de reprocher un acte de dégradation précis à un quelconque des salariés, mais qu'elle demandait leur condamnation au nom d'une responsabilité collective qui n'existe pas dans la loi. En fait cela revient à rétablir ce qui avait été aboli il y a 28 ans : la loi anti-casseur. Eh bien c'est ce que vient de faire par son jugement le tribunal de Compiègne.

Si les juges s'en sont pris avec autant de violence aux salariés de Continental, c'est que gouvernement et patrons ne leur pardonnent pas d'avoir gagné leur combat en faisant plier leur multinationale et l'État. En quelque sorte, c'est une façon d'essayer de contrecarrer la popularité du conflit de Continental. Et puis cela sonne comme un avertissement à tous les travailleurs qui essayent de faire face aujourd'hui aux attaques patronales et gouvernementales dans le pays.

Les centaines de travailleurs qui étaient rassemblés ce mardi 1er septembre au matin à Compiègne à deux pas du tribunal partageaient ce sentiment de révolte contre ce jugement. Il y avait là les travailleurs de Continental, ainsi que ceux d'UTI, sous-traitant de Continental, toujours en lutte. Une délégation nombreuse de l'union locale CGT de Roissy, en particulier avec les salariés de Derrichebourg était présente ainsi que des délégations de Renault Cléon, Renault Douai, New Fabris. Des travailleurs de différents secteurs d'activité de Compiègne étaient là aussi. Par ailleurs il y avait la présence d'Arlette Laguiller pour Lutte Ouvrière, d'Olivier Besancenot pour le NPA, et des élus locaux du Parti Socialiste et du Parti Communiste. Des directions nationales des différents syndicats, seul SUD-Solidaire était présent.

Les organisations syndicales de Continental ont appelé leur confédération syndicale respective à une réaction de protestation contre cette attaque en règle contre les travailleurs, leurs droits et les libertés publiques. Les travailleurs de Continental ont décidé de se réunir dès le lendemain en assemblée générale pour préparer la riposte qui convient.

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