Ce qui est bon pour Blackwater est bon pour les États-Unis...02/09/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/09/une2144.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Ce qui est bon pour Blackwater est bon pour les États-Unis...

L'entreprise Blackwater, qui est une petite armée privée de mercenaires, a beaucoup fait parler d'elle au cours de la guerre et de l'occupation de l'Irak par les États-Unis.

Forte de quelque 23 000 mercenaires et d'autant de « réservistes », Blackwater possède des avions, des bateaux de guerre, des équipements de surveillance et un gigantesque camp d'entraînement en Caroline du Nord. Cette réussite doit tout aux contribuables américains : sous l'administration Bush - à laquelle le PDG de la firme était très lié - Blackwater a bénéficié de contrats dépassant le milliard de dollars. Pour l'administration américaine, qui a rencontré de nombreuses difficultés de recrutement, une armée de mercenaires est une solution commode. Le recours à de telles armées privées fait aussi partie du gigantesque transfert de fonds des caisses de l'État vers les poches de la bourgeoisie que représente le secteur militaire en général et la guerre d'Irak en particulier, via des entreprises qui prospèrent grâce aux commandes publiques (Halliburton, Bechtel, Lockheed Martin, etc.). En Irak, Blackwater était devenue la première armée privée, bénéficiant souvent de l'immunité réservée aux soldats de métier. L'entreprise, mise en cause dans le massacre de plusieurs dizaines d'Irakiens, a finalement été obligée de se retirer du pays, en tout cas officiellement. Aux États-Unis mêmes, ses pratiques ont choqué, et Blackwater s'est rebaptisée Xe... pour mieux poursuivre son business macabre.

La semaine dernière, le gouvernement américain a révélé qu'en 2004, le gouvernement américain avait passé contrat avec Blackwater pour l'assassinat secret de supposés « terroristes » d'Al-Qaïda au Pakistan et en Afghanistan. De telles méthodes ont rappelé l'époque, pas si lointaine, où l'État américain sous-traitait à la mafia l'assassinat de Fidel Castro... avec heureusement l'insuccès que l'on sait. L'administration Obama et le Sénat s'indignent maintenant que l'administration Bush ait eu recours à ces pratiques. Pure hypocrisie ! Parler de liens entre Blackwater et l'État américain est un euphémisme. Nombre des dirigeants actuels de l'entreprise étaient encore il y a peu dirigeants de la CIA ou de l'armée. De nombreux contrats continuent de lier l'État américain à de telles sociétés. Et, sous Obama comme sous Bush, la pompe à fric qui permet de les arroser, avec l'argent public pour qu'elles fassent le sale boulot de l'impérialisme américain, n'est pas prête de s'arrêter.

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