Portugal : Campagnes électorales, loin des problèmes de la population12/08/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/08/une2141.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Portugal : Campagnes électorales, loin des problèmes de la population

Les Portugais vont élire leurs députés le 27 septembre prochain, puis leurs municipalités le 11 octobre. Cette campagne électorale multiple est déjà bien engagée. Mais aucun des deux grands partis, PS et PSD, qui s'affichent dans les rues et dans les médias ne propose quoi que ce soit d'un peu concret contre la crise qui frappe durement les couches populaires.

Le Parti Socialiste, au gouvernement depuis plus de quatre ans, parle de citoyenneté, de gestion de proximité, de développement durable. Il dit vouloir réaliser la croissance, l'innovation, la cohésion sociale, grâce à des services publics de qualité. Mais comment le croire, alors que ses ministres n'ont fait que détruire les services publics et s'en prendre au niveau de vie des salariés et des retraités, pendant que le chômage et la misère ne cessaient de croître dans le pays ?

Quant au Parti Social-Démocrate, il est l'opposition de droite au Parlement, mais occupe la présidence de la République et dirige de nombreuses mairies. Dans l'opposition ou au pouvoir, il n'a jamais eu un mot contre la politique antisociale du gouvernement. Quand il a voulu se distinguer, cela a toujours été par une touche plus réactionnaire et propatronale. Ses dirigeants se disputent aujourd'hui les postes qu'ils espèrent gagner sur le PS, quand ils ne sont pas englués dans des scandales politico-financiers, comme la fraude de 2 milliards d'euros découverte dans la banque d'affaires BPN.

Pendant que s'affrontent ces deux groupes de politiciens, la population laborieuse subit la pauvreté, le chômage, les retraites et les salaires insuffisants, le travail précaire et les « reçus verts » qui transforment les salariés en prestataires de services faussement indépendants. 20 % de la population serait en dessous du seuil de pauvreté. Le chômage dépasse les 10 % et frappe 600 000 personnes, dont près de la moitié ne touchent pas d'allocation. Dans une région ouvrière comme celle de Porto il est de 13 %. Les usines ferment. Les chantiers de construction s'interrompent, en particulier dans le sud, en Algarve, qui avait tout misé sur le tourisme. À nouveau, de nombreux travailleurs portugais vont chercher de l'embauche à l'étranger, mais cette fois dans un contexte de recul de la production et de chômage généralisé.

Les classes populaires portugaises ont toutes les raisons de ne pas croire aux promesses trompeuses des politiciens au pouvoir ou dans l'opposition. Au Portugal comme ailleurs, c'est par des luttes que le monde du travail pourra défendre ses intérêts.

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