Pollution aux algues vertes : L'incurie du gouvernement12/08/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/08/une2141.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Pollution aux algues vertes : L'incurie du gouvernement

Chaque année, des tonnes d'algues vertes s'échouent sur les plages de Bretagne. Ces algues prolifèrent à cause des énormes quantités d'azote amenées par les eaux de pluie et les rivières. Elles viennent s'échouer avec la marée et, en pourrissant, elles forment des poches de gaz dangereuses pour les êtres vivants. Fin juillet, un cheval en est mort et son cavalier a été intoxiqué.

Ce phénomène existe depuis au moins trente ans, et il ne fait que s'amplifier. Le nettoyage des plages représente une dépense énorme pour les nombreuses petites communes touchées, des dizaines de milliers d'euros, voire plus. Et ce n'est qu'une partie du coût, l'essentiel étant assumé par les Conseils généraux.

Beaucoup reprochent aux agriculteurs d'utiliser trop d'engrais azoté dont une partie finit dans la mer. Sont aussi accusés les nombreux élevages de la région, car le lisier des animaux, souvent répandu dans les champs comme engrais, se retrouve dans la mer. Il est vrai que la Bretagne, qui ne représente que 5 % des terres agricoles, accueille 60 % des élevages de porcs du pays et 45 % des élevages de volailles. Une telle concentration sur une petite surface pose évidemment des problèmes. Des éleveurs ont financé des stations d'épuration, mais cela est manifestement loin d'être suffisant.

Les maires concernés dénoncent particulièrement l'inaction de l'État. L'un d'entre eux expliquait : « C'est un problème qui nous empoisonne. Je fais tout pour qu'on s'en sorte, mais le rapport des forces n'est pas en notre faveur. On fait des propositions à tout le monde et il y a toujours un verrouillage quelque part. »

Ce serait en effet à l'État d'intervenir. Pas seulement auprès des agriculteurs et des éleveurs, mais aussi des organismes financiers et techniques qui leur imposent des normes de production, auprès de la grande distribution qui serre les prix au maximum, auprès des entreprises fabriquant les engrais, qui ont elles aussi leur part de responsabilité. Mais l'État se garde bien d'imposer quoi que ce soit à tout ce monde de la chimie, de l'agroalimentaire et de la finance.

C'est donc le chacun pour soi qui règne, et la débrouille pour les communes qui n'en peuvent mais.

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