Les bombardiers d'eau : Les mauvaises raisons d'un choix12/08/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/08/une2141.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Les bombardiers d'eau : Les mauvaises raisons d'un choix

Lors du vote de la loi de Finances de 2006, Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, s'était fait le promoteur de l'achat de d'un bombardier d'eau Dash-8 pour remplacer les deux Tracker perdus lors des accidents de l'année précédente. Pour un même prix d'achat et un coût d'entretien inférieur, les Dash-8 peuvent transporter une charge d'eau trois fois supérieure, vantait-il dans sa réclame digne d'un voyageur de commerce. Avion de transport l'origine, cet appareil peut contenir dix tonnes d'eau après transformation.

À l'époque, les pompiers s'étaient élevés contre un tel choix, estimant que les Dash-8 sont de médiocres bombardiers d'eau, comparés aux Canadair ou aux Tracker. Mais voilà, ils peuvent facilement être réaménagés pour transporter une cinquantaine de passagers, les mois où ils ne sont plus nécessaires pour éteindre les incendies de forêt. Et le ministère de l'Intérieur, de qui dépend la sécurité civile, les utilise pour expulser les étrangers sans-papiers. « Leur avantage, c'est qu'ils sont pilotés par des militaires ; avec eux, il y a forcément moins de problème de contestation d'ordre », dénonçait un syndicaliste CGT de Roissy en 2006, alors que des pilotes d'Air France s'étaient refusés à décoller à cause des conditions indignes dans lesquelles on voulait leur faire transporter des sans-papiers.

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