Taxe carbone : Un nouvel impôt sous couvert d'écologie29/07/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/07/une2139.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Taxe carbone : Un nouvel impôt sous couvert d'écologie

La commission d'experts choisie par Sarkozy et présidée par Michel Rocard a remis son rapport sur la Contribution climat-énergie (CCE) aux ministres concernés, Lagarde et Borloo.

Les créateurs de cette CCE, autrement dit la taxe carbone, mettent en avant les problèmes de réchauffement climatique, et l'urgence qu'il y aurait à changer les comportements. Cette taxe devrait donc entrer en vigueur dès le 1er janvier 2010 et se traduire par une hausse conséquente du prix des énergies fossiles (essence, gazole, fioul, charbon), dont la combustion entraîne l'émission de gaz carbonique. D'un montant de 32 euros par tonne de gaz carbonique émise, elle devrait passer à 56 euros en 2020 pour atteindre 100 euros d'ici 2030. Cela devrait dès 2010 rapporter 8,3 milliards d'euros à l'État, dont 4,3 milliards à la charge de la population.

Cette taxe frappera particulièrement les usagers du chauffage au fioul et ceux qui utilisent beaucoup leur voiture. Appliquée aux carburants, elle reviendrait à 7,7 centimes supplémentaires par litre de sans-plomb et 8,5 centimes par litre de gazole. Elle devrait également s'appliquer au gaz, qui augmentera de 1 centime par kilowattheure consommé.

La Commission présidée par Rocard reconnaît que la facture pourrait atteindre 300 euros par an pour certaines familles, insistant sur le fait qu'il s'agit d'un niveau en dessous duquel il ne faudrait pas descendre pour inciter les consommateurs à se tourner vers des modes de transport ou des types de chauffage plus écologiques. Comme si les salariés qui utilisent leur voiture pour aller travailler, notamment ceux qui travaillent en équipe ou vivent loin des centres urbains, avaient une autre alternative ! De même, pourquoi faudrait-il que ceux qui se chauffent au fioul ou au gaz soient pénalisés de n'avoir pas les moyens d'installer un système de chauffage émettant moins de gaz carbonique ou de mieux isoler leur logement ?

Pour essayer de faire passer la pilule, le gouvernement parle de reventiler le produit de cette taxe sous forme de "compensations" mais rien n'est précisé quant aux bénéficiaires ni pour les modalités.

Face à ceux qui critiquent ce nouvel impôt, Sarkozy et Rocard ont reçu l'appui de Cohn-Bendit, coprésident des Verts au Parlement européen. Ce dernier a appelé Sarkozy à « tenir bon », qualifiant l'idée de la CCE de « révolutionnaire » et son coût de « juste ». Les familles les plus modestes apprécieront.

Au fait, ce n'est pas Sarkozy qui jurait lors de sa prise de fonction qu'il n'était pas question d'alourdir la fiscalité et de créer des impôts supplémentaires ?

Partager